البيت الكامل – Notre maison


Découvert il y a peu mais sorti en janvier, Notre maison, est un nouvel album de Walid Taher, album bilingue français arabe, qui peut se lire dans les deux sens. 

Une maison peuplée de toutes sortes de choses comme il se doit (coffres, poissons, chat, vélo, auto, etc), où l’un des plaisirs est la balade sans autre but que de monter et descendre les escaliers. 

Une maison rêvée où tout serait possible, à moins que ce soit un rêve d’enfant, ce qui est toujours possible.

”يمكننا أن نقود في البيت الكامل سيارتنا الملاكي بأمان من الصالة الحمّام ومن الحمّام إلى الصالة.”

Dans notre maison on peut, en toute sécurité, conduire notre auto, du salon aux cabinets et des cabinets au salon.

Extrait de البيت الكامل [El-beït el-kamil] – Notre maison, livre jeunesse de Walid Taher, auteur illustrateur, traduit de l’arabe égyptien par Mathilde Chèvre, aux éditions Le Port à jauni (janvier 2020).

Les enfants prennent la parole, sur les migrants, sur la Syrie, sur l’avenir…

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« Quand les enfants parlent, on les entend, mais on ne les écoute pas souvent », écrit Alain Serres, l’éditeur de Rue du monde et qui a eu l’idée de ce livre Lettres ouvertes à tous les Terriens.
Les enfants prennent la parole dans ces lettres issues d’ateliers d’écriture dans les classes ou les bibliothèques.
Sur Palmyre et Daesh, il y a Gwenaël qui écrit une lettre « Au monsieur qui s’occupait des monuments antiques de Syrie et qui est mort pour rien », et pour qui il souhaite que l’on construise « un temple pour honorer [sa] vie ».
Sur les migrants, il y a Alicia qui écrit : « Si j’étais un super-héros, je soulèverais vos bateaux qui coulent sous l’eau et je vous ramènerais sur la terre. »
Sur l’avenir, c’est Willy qui écrit : « Parfois, sur mon vélo, je pense que je roule vers l’avenir. Ça me fait bizarre. Je pédale moins vite. »
Lettres ouvertes à tous les Terriens ou quand « les enfants prennent la parole », droits d’auteurs reversés à l’UNICEF. Laurent Corvaisier illustre leurs lettres. C’est magnifique.

Avec un bouquin, Trouville c’est géant !

(c) Rue du monde, 2011

Une journée à la mer + un livre = un accès aux vacances + un accès à la culture, telles sont les  données de l’équation à 5 000 variables du Secours populaire français. L’association de lutte contre la précarité organise ce 24 août la Journée des oubliés des vacances : 5 000 enfants de 6 à 12 ans, issus de familles en difficulté de la région parisienne, embarqueront de Paris à bord de cent cars pour Trouville-sur-Mer.
Pour rattraper le temps perdu, les éditions Rue du monde, associées depuis 9 ans à ce pique-nique géant sur les traces de Proust, offrent pour l’occasion 5 250 livres dans le cadre de son Été des bouquins solidaires, un éditeur dont la devise n’est rien d’autre que : « Les oiseaux ont des ailes, les enfants ont des livres ».

Pour ce faire, 500 libraires ont participé à l’Été des bouquins solidaires. Chaque fois que deux des quatre titres participant à l’opération ont été vendus, un livre partait dans la cagnotte Trouville : Le diamant du sultan, Le singe et l’épi d’or, La grand-mère qui sauva tout un royaume, Le géant du pays des glaces.

Trouville, c’est géant ! n’aurait pas dit Marcel…

L’édition jeunesse entre Métropole et Outre-mer

Au dernier jour du Salon du livre jeunesse de Montreuil, à signaler la rencontre, à 10h : « Création et édition : entre la métropole et les Outre-mer
Quelles sont les conditions de production en outre-mer ? Quels sont les échanges avec la métropole ? Comment les auteurs et illustrateurs transmettent-ils leurs cultures ? Peut-on parler de « littératures ultramarines » ?
Avec Joël Cimarron, auteur-illustrateur, Ernest Pépin, Joëlle Ecormier, écrivains, Claudine Serre, Océan Editions, Juliette Maes, Présidente de Lire en Calédonie, David Louis, éditeur et libraire, éditions Orphie et Dorothée Costa, bibliothécaire et représentante de la Réunion des Livres.
Lieu : Librairie Outre-Mer – k16 – niveau 1″

Bouquins solidaires… pour aller à la mer… en leporello

Communiqué de presse (dont on est forcément solidaire !)

Ce mercredi 24 août, 5 000 enfants en vacances avec le Secours populaire français ; chacun rentrera avec un livre de Rue du monde.

Sur la plage de Cabourg, 5 000 enfants oubliés des vacances vont vivre une journée de rêve, baignade, jeux, musique, nouveaux copains… leur seule journée de vacances, de dépaysement et de découvertes.

Les éditions Rue du monde sont associées depuis huit ans maintenant à cette initiative avec leur Été des bouquins solidaires. La vente de trois titres sortis en juin (pour deux livres vendus, un livre offert au Secours populaire) permet d’offrir un livre à chaque enfant.

Cette année ce seront 5 200 livres qui seront ainsi offerts, dont l’album Au même instant, sur la Terre... sorti à cette occasion.

Chacun pourra ainsi rentrer de cette journée exceptionnelle avec son livre, une autre manière de s’évader et de voyager encore, une autre occasion d’avoir quelque chose à raconter lors de la rentrée.

[Ce livre se déplie en accordéon, façon leporello :]

 

Recommandé : « La maman qui s’absentait »

La maman qui s’absentait, livre album de deux auteurs, Stéphane Martelly à l’écrit, Albin Christen au graphisme, noir et blanc, vernis sur papier chiffon en 24 pages de haute facture. Publié par Vents d’ailleurs.

Un livre sur le lien, parabole de l’attachement maternel empreint de vies antérieures (chez la mère), de questions (chez l’enfant). Se déploie comme une grande exposition de sentiments très forts que le tracé d’Albin Christen, né en Suisse, grave dans des doubles pages en chaud/froid, noir/blanc, lettres en blanc sur fond noir/lettres en noir sur fond blanc…

Stéphane Martelly est née en Haïti, vit à Montréal. Lien, distance, écart, coupure, autant de tracées sous-jacentes comme on le devine dans son titre précédent, en collaboration avec Christine Jeanney, Folie passée à la chaux vive (Publie.net, 2010) : « Une série de toiles d’une très grande force, qui arrive dans votre vie sans prévenir et y reste comme un caillou définitif : Stéphane Martelly peint, mais elle est aussi écrivain, enseigne la littérature créative à l’Université de Montréal et participe à plusieurs groupes de recherche sur la littérature haïtienne. » (François Bon, l’éditeur.)

Lire Jeuness’à pages :  » Martelly ne prend pas les enfants pour des êtres limités, incomplets, elle leur offre un poème, un texte qui fait son chemin petit à petit dans la conscience. Qui résonne aussi singulièrement dans la voix du parent lecteur. »

 

Un appel de Christian Bruel, éditeur jeunesse

C’est un cri d’alarme poussé au dernier Salon du livre de Villeurbanne, celui de Christian Bruel, éditeur jeunesse créatif et indépendant. On se reportera utilement à un groupe de soutien sur Facebook. Voici le texte d’un éditeur qui n’a plus d’argent pour faire des livres :

Le risque ou dormir. 
C’était l’anagramme de mon ancienne maison d’édition
 Le Sourire qui mord.
Invité à débattre sur le thème « Résister, à quel prix ? » lors de la journée professionnelle organisée le 7 mai 2010 par la Fête du Livre de Villeurbanne, j’ai d’emblée, à la demande de Gérard Picot qui venait de l’apprendre, an…noncé publiquement l’arrêt prochain des éditions Être.

Éditer depuis plus de trente-cinq ans, sans capital, des albums jeunesse singuliers plutôt exigeants a toujours relevé de l’aventure. Et sans le soutien attentif de nombre des partenaires de la chaîne du livre, les lois du marché auraient eu raison plus tôt de cet équilibrisme. En des temps qui ne sont faciles que pour quelques nantis, qu’un léger fléchissement de la vigilance professionnelle puisse nous être fatal a pourtant suscité l’émotion. J’ai été très touché, sur place et depuis, par les nombreux encouragements à tenir et par l’engagement de ceux qui ne pouvaient se résoudre à ce que la présence de nos livres dans le paysage éditorial aux côtés des lecteurs jeunes et moins jeunes, ne soit pas assurée.

Que faire ? Je ne peux que vous inciter, les uns et les autres, à vous précipiter dans vos librairies préférées pour vous procurer les albums d’Être éditions pendant qu’il en est encore temps. Si une vague d’achats ne garantit peut-être pas la poursuite de l’activité, elle assurera un destin à des livres qui considèrent les enfants comme des lecteurs à part entière méritant des points de vue non altérés sur le monde. Qu’ils puissent encore, ces albums, susciter de libres interprétations et la résistance à l’ordre des choses, je nous le souhaite. Et nous le devons aussi aux créateurs qui ont partagé le risque de ces aventures littéraires et humaines. « Comment vivre sans inconnu devant soi » écrit René Char. Je vous remercie de votre patience. Et je n’ai pas sommeil…

Christian Bruel, 
10 mai 2010

contact@etre-editions.com

« La maison n’est pas fermée mais la publication des nouveautés est suspendue depuis janvier parce que je n’ai pas de quoi financer leur fabrication », a expliqué Christian Bruel à Livres-Hebdo, qui a cherché en vain un repreneur.

Déflagration poétique

Un coup de blues ? un gris à l’âme ? une néphrite existentielle ? Jouer avec les poètes nous conseille Jacques Charpentreau dans son très joli recueil (Livre de poche jeunesse, 1999, 2002). Avec ce sous-titre tentateur : 200 poèmes-jeux inédits de 65 poètes contemporains. Un florilège déflagrant pour soigner tout type  » d’eczéma moral « , comme dirait Saint-Ex. Ce Charpentreau est un petit prince de la poésie qui ne fait pas ses octante printemps… digne directeur de la bien-dite collection Fleurs d’encre.

Ainsi ce calligramme de Daniel Brugès dont le texte dit :  » Le mille-pattes est en colère et tire-lanli et tire-lanlère. Il vient   d’apprendre à la télé que les chaussures vont augmenter. «