Édouard Glissant, la nécrologie du Guardian

« Édouard Glissant, poète martiniquais, écrivain et universitaire dont le travail a été fondé sur le colonialisme », titre le quotidien britannique The Guardian dans son édition du 13 février, un article très complet signé Celia Britton :

« Le cœur du travail de Glissant, composé de huit romans, neuf recueils de poésie, une pièce de théâtre et quinze essais, constitue non seulement une profonde réflexion sur le colonialisme, l’esclavage et le racisme, mais aussi une puissante vision d’un monde où fleurit la diversité culturelle. Il a été finaliste pour le prix Nobel de littérature en 1992. »

La mort de François Nourissier

L’écrivain François Nourissier est mort à Paris à l’âge de 83 ans, a annoncé l’Académie Goncourt, dont il a été membre pendant une trentaine d’années avant d’en démissionner en 2008 pour raisons de santé. Auteur de près de 25 ouvrages, François Nourissier a été couronné par le Grand prix du roman de l’Académie française en 1965 pour Une histoire française et par le prix Femina en 1970 pour La Crève.

« La fin de sa vie a été extrêmement cruelle. Peut être qu’aujourd’hui il meurt un peu tard … il a connu une gloire littéraire extraordinaire, il était le Pape de l’édition et le Pape de la littérature française… On peut dire qu’avec Pivot, il était celui qui décidait du destin d’un livre et d’un auteur. » (Jean d’Ormesson)

« Il a une place à part dans la vie littéraire française, la place d’un vieux sage, d’un homme de lettres sans concessions aucunes, et pour qui la littérature a toujours été tous ses bonheurs… Il avait une qualité plus grande que beaucoup d’autres, la curiosité. » (Edmonde Charles-Roux, présidente de l’Académie Goncourt).

Source : Livres-Hebdo .

 

Édouard Glissant dans La Quinzaine littéraire

Le blog de La Quinzaine littéraire, afin de rendre hommage à Édouard Glissant, met en ligne ses archives concernant son oeuvre littéraire et poétique.

« Il était à l’origine d’une réflexion majeure sur l’antillanité et la créolisation des cultures, il a notamment participé à la revue Les Lettres Nouvelles avec Maurice Nadeau. »

Extrait d’un article de Tiphaine Samoyault  « La Poétique en archipel » , La Quinzaine Littéraire, à propos du « Traité du tout-monde – Poétique. IV. », Revue n°726 parue le 01-11-1997.

« Edouard Glissant a constitué le chaos en poétique: ni à organiser ni à inventer, il n’est pas non plus à déplorer mais à respecter. Le chaos, c’est la multiplicité dont l’unicité ne nous est pas donnée. Si nous voulons concevoir cette multiplicité sous les auspices d’une unité, il nous faut entrer dans la prolifération et ne pas réduire le monde à une parole. Car malgré tout, des invariants se dégagent de ce monde et la poétique du chaos-monde devient une poétique de la Relation. Ainsi voit-on les personnages en quête de traces et de passages qui donnent sens à leur si longue pérégrination.

En voyage dans cette parole vers le tout, les voix retrouvent toujours le pays natal, la Caraïbe, peut-être le dernier lieu où une totalité « archipélique » puisse s’entrevoir: celle de tous les paysages de son pays entre eux. « Il n’en était pas de même pour les paysages du monde. Vous deviez les approcher sans l’idée de leur relation interne, qui est à venir, ni de leur totalité, qui est à rêver » (Tout-monde).

Le pays natal, c’est aussi cette terre familière d’autres porte-voix du divers, les poètes du verset (avec cette belle analyse de Du mouvement et de l’immobilité de Douve), Michel Leiris, Aimé Césaire, Maurice Roche, Gaston Miron, tous ceux qui disent le monde, tous ceux qui disent, littéralement. La pensée de l’archipel relaie celle, « sommée », de l’universel. La voix, dans ce pays, se fait elle-même archipélique. »

Jérôme Ferrari, prix roman France Télévisions 2010

Le prix roman France Télévisions 2010 a été attribué par un jury de 21 téléspectateurs au 3e tour de srcutin au livre de Jérôme Ferrari, Où j’ai laissé son âme (Actes Sud), contre 6 à Eric Faye, auteur de Nagazaki (Stock) et 3 à Alain Borer, On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux (P.O.L.) (voir la sélection des six).

Distingué pour son épaisseur romanesque et philosophique, la tragédie en huis clos, la portée universelle des questions morales que pose la torture pendant la guerre d’Algérie, le dispositif narratif double (une lettre d’un lieutenant à son capitaine ; trois jours consécutifs de mai 1957), la dimension mythique d’une possibilité de rédemption, la hauteur de vue de la création littéraire, la maîtrise de son écriture toujours fluide et pourtant exigeante, la dépossesion de soi qu’entraîne la question de la torture chez un gradé pris de remords, le destin de victimes devenues bourreaux, l’impossibilité de s’échapper d’une tension permanente, l’impossible communication des événements à la famille française éloignée, le charisme d’un héros algérien magnétisant la confidence d’un officier français, les multiples fils qui en découlent : biblique, mythologique, historique, moral, etc.

Prix roman France Télévisions, sélection 2010

Le prix roman France Télévisions sera décerné le 5 novembre par un jury de 21 lecteurs-téléspectateurs, qui choisiront parmi une sélection de six ouvrages :

Anne Berest, La fille de son père (Seuil),

Robert Bober, On en peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux (P.O.L),

Marc Dugain, L’insomnie des étoiles (Gallimard),

Eric Faye, Nagasaki (Stock),

Jérôme Ferrari, Où j’ai laissé mon âme (Actes Sud),

Claude Louis-Combet, Le livre du Fils (José Corti).

Les vingt-et-un lecteurs ont été choisis sur lettre de motivation parmi un millier de candidatures.

Bradury, jeune révolutionnaire de 90 ans

Ray Bradbury qui aura 90 ans le 22 août appelle les Etats-Unis à la révolution. Dans un entretien au Los Angeles Times , il dénonce : « Il y a trop de gouvernement aujourd’hui. Il faut rappeler que le gouvernement devrait être celui du peuple, par le peuple et pour le peuple. »

Il en veut à Obama d’avoir arrêté la conquête de la lune : « Nous n’aurions jamais dû renoncer à cela. Nous devrions aller sur la Lune et y installer une base, pour y lancer une fusée à destination de Mars, puis aller sur Mars et la coloniser. Une fois que nous aurons fait cela, nous vivrons pour l’éternité », a-t-il affirmé au quotidien californien.

Le LA Times rappelle l’avanie que l’auteur qui a sa plaque sur Hollywood Boulevard avait adressé à Clinton en 1981, alors qu’il était l’un des auteurs les plus prisés d’Hollywood. Une semaine spéciale est organisée à l’auteur culte.

L’admirable auteur des Chroniques martiennes et de Farenheit 451 serait-il le dernier révolutionnaire ?