Rien ne délivre jamais que l’obscurité du dire (Césaire)

Rien ne délivre jamais que l’obscurité du dire
Dire de pudeur et d’impudeur
Dire de la parole dure.
Enroulement de la grande soif d’être
spirale du grand besoin et du grand retour d’être
nœud d’algues et d’entrailles
nœud du flot et du jusant d’être.
J’oubliais : le dire aussi d’étale :
c’est nouée la fureur de ne pas dire.
La torpeur ne dit pas.
Épaisse. Lourde. Crasse.
Précipité. Qui a osé ?
l’enlisement est au bout.
Au bout de la boue.
ah !
il n’est parole que de sursaut.
Briser la boue.
Briser.
Dire d’un délire alliant l’univers tout entier
à la surrection d’un rocher !

Extrait du poème « Configurations », publié dans Comme un malentendu de salut (Aimé Césaire)

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s