Les Sans-dents, film poème sauvage

« Les Sans-dents », film de Pascal Rabaté, est un film poème sauvage, film fantasque aux personnages cros-magnons, ronchons et roublards, peuple d’une grotte cachée sous le fatras des déchets d’une ville indéterminée mais contemporaine, inframonde improbable.

Ces êtres sans langage articulé mais ô combien expressifs vivent la nuit volant les fils de cuivre et toute la modernité qu’ils découvrent alentours, comme ces toilettes et baignoires des maisons rêvées sur papier d’un prometteur lambda.

Ils en reviennent couverts de trésors, fêtés comme il se doit par la communauté, femmes, vieux parkinsonien ou adolescente enfant.

Le jour, ils transforment le cuivre en lingots qu’ils revendent contre des machines à laver, des écrans plats géants ou des poupées gonflables, et les rêves qui vont avec. Ils en détournent l’usage, les détruisent après ou les subliment.

Leurs loisirs n’ont nul besoin de camp. La nature comme la ville les environnent mais ne les emprisonnent jamais. Les policiers façon Deschiens en François Morel spectral sont marqués de stupeur et de stupidité. Eux aussi grognons sans parole audible. Ils sont le négatif des négatifs. Interprètes justes d’une déchéance joyeuse : Yolanda Moreau, Gustave Kervern, David Salles, etc.

Les sans-dents magnifiques meurent un jour. Les obsèques sont une fête à l’ami disparu, inventeur d’essences rares, obsèques grandioses comme ce film à la poésie enchanteresse.

Sur ce film, la critique est partagée. On la lira par ailleurs.

« Drive my car » pour survivre à ses morts

Parmi les films qui font le plaisir de Paris au mois d’août, il est un chef d’œuvre, ce film raffiné, Drive my car, du réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi, prix du scénario au dernier Festival de Cannes.

L’histoire : Un couple fait l’amour, pris dans la pénombre des seules silhouettes. La femme (Reika Kirishima) raconte une histoire imaginaire à son mari (Hidetoshi Nishjima) pendant l’orgasme. Au petit matin, seul l’homme se souvient de l’histoire. Il la raconte à sa femme qui en fait un scénario.

Plus tard la femme mort subitement.

Deux ans après, on retrouve l’homme, metteur en scène, à Hiroshima pour diriger un atelier sur Oncle Vania de Tchekhov, une pièce sur l’amour, l’ennui, le désarroi existentiel.

Entre les répétitions, M. Kafuku – Kafka n’est pas loin – rentre dans une maison au bord d’un lac à bord de sa voiture conduite par une chauffeure (Toko Miura). Au cours du trajet il écoute la voix de sa femme morte qui a été enregistrée sur une cassette alors qu’elle lisait le texte de Tchekhov.

Au fil des trajets en voiture, l’homme d’âge mûr et la jeune femme vont partager leurs deuils respectifs, des silences vont construire l’habitacle des secrets dévoilés petit à petit…

Le film déploie pendant trois heures un labyrinthe de sentiments, une langue qui en contient dix, dont la langue des signes, du chinois, de l’anglais, de l’indonésien, du tagalog des Philippines, une histoire qui en contient dix, un voyage dans une vieille Saab rouge qui contient dix voyages.

Dans la violence du monde, certains êtres imposent leur douceur car ils savent écouter l’autre et sa peine et partager des deuils. C’est d’ailleurs ce que Ryusuke Hamaguchi a fait peu après le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011 et la catastrophe de Fukushima. Le réalisateur a entrepris alors de collecter les récits des survivants de la région de Tohoku, dans le nord-est de l’île principale de l’archipel japonais.

Ainsi les cinéastes de la mémoire sont, comme certains romanciers, des artistes qui savent écouter les survivants.

Drive my car est un chef d’œuvre pour survivre à ses morts.

Le film est adapté d’un recueil de nouvelles de Haruki Murakami, Des hommes sans femmes, ed. Belfond 10/18, 2018 (trad. Hélène Morita). Ryusuke Hamaguchi s’est inspiré de plusieurs de ces nouvelles dont la première du recueil, qui porte le titre Drive my car, cite Oncle Vania, de Tchekhov (pièce de 1897) : « J’ai quarante-sept ans. Il se peut que je vive jusqu’à soixante. Une éternité ! Comment pourrais-je supporter de vivre ainsi encore treize années ? Que ferais-je ? Comment les occuperais-je chaque jour ? »

Sous le ciel d’Alice… le Liban comme mélancolie

Film plein de douce mélancolie, Sous le ciel d’Alice, le premier long-métrage de Chloé Mazlo étonne comme un livre de contes dans un pays en guerre, le Liban des années 1970.

Le film raconte l’histoire des grands-parents de la réalisatrice, une grand-mère venue de Suisse dans les années 50 pour s’occuper des enfants d’une famille bourgeoise de Beyrouth (interprété par Alba Rohrwacher). Elle s’éprend d’un homme (Wajdi Mouawad) qui rêve non de conquête spatiale mais qu’enfin un Libanais s’envole dans l’espace, tout simplement.

[Sur ces rêves d’espace et leur réalité, revoir le beau film documentaire The Lebanese Rocket Society, de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (2013).]


La rencontre entre cette femme grande et blonde à l’accent d’ailleurs et cet ingénieur rêveur donne le ton au film. Si vous ajoutez des séquences filmées en stop motion, cette technique d’animation en 3D, vous avez un joli cocktail qui confère à l’ensemble une forme d’onirisme doux amer. Une technique qui contribue à accélérer le temps laissant toute sa place aux scènes de famille filmées théâtralement.

Dans une espèce de « capharnaüm surréaliste » comme l’écrit le dossier de presse, dans cet « îlot fictionnel » qu’est un appartement, la guerre n’apparaît que rarement et toujours sous de manière surprenante : le cœur de l’héroïne fond, les amoureux chassent les cigognes, l’écran est partagé en split screen lors d’un échange téléphonique entre les parents suisses et le Liban, des personnages à l’abri dans un sous-sol dessinent, une allégorie de la mort danse face à une femme-cèdre (radieuse Nadine Naous) devant un mur aux couleurs du Liban, après une crise du couple, l’appartement est séparé par des plantes en symbole de la ligne verte, la ligne de démarcation entre ennemis, belle idée pour réunir histoire d’une famille et histoire d’un pays.

Souvent les couleurs de la pellicule – Chloé Mazlo et sa chef-opératrice Hélène Louvart ont fait ce choix judicieux – renforcent ce voyage dans le temps : « Le grain du super 16 permet de laisser au spectateur deviner les choses : les traits des visages ne sont pas trop lisses, ils sont au contraire fous, vaporeux. Le super 16 fait disparaître cette impression de raideur pour laisser place à ce que les Italiens appellent le « sfumato » en histoire de l’art : un contour enveloppé, des couleurs adoucies. »

Alice va ainsi traverser quinze ans de guerre entre romantisme, incrédulité et impuissance. Elle reste dans son pays d’adoption alors que partout autour d’elle on fuit.

Sous le ciel d’Alice, premier long métrage de Chloé Mazlo est comme un album de famille dans un ciel qu’on rêve étoilé alors que résonnent le bruit des bombes. C’est l’inverse exact de la Palestine du poète Mahmoud Darwich qui dans l’une de ses autobiographies – La Palestine comme métaphore (1997) – partait en quête d’un pays perdu à travers la langue et l’histoire. Avec Chloé Mazlo, le lieu est si fort qu’il absorbe tout, comme une faille spatio-temporelle où tout vient se rattacher, comme si la mémoire était ce grand aimant qui pouvait empêcher l’éclatement du puzzle de l’enfance.

Panahi, cinéaste entêté

Filmer le monde et ses personnages réels depuis le tableau de bord de sa voiture… façon de déjouer la censure. Le cinéaste iranien Jafar Panahi l’avait fait dans son Taxi (Ours d’or au Festival de Berlin 2015). Arte propose actuellement deux autres de ses films : Trois visages (Prix du scénario au Festival de Cannes 2018, 97’) et Hidden (18’). Dans le premier, le réalisateur joue son propre rôle, accompagné de la comédienne Behnaz Jafari qui elle aussi joue son propre rôle. Tous deux partent à la recherche d’une jeune inconnue dans les montagnes d’Azerbaïdjan ; sa famille lui refuse une vie de saltimbanque. Dans le second, Hidden, autre road-movie, Panahi part cette fois à la recherche d’une voix d’or. Il va la trouver cachée derrière un voile dans une pièce minuscule. Jafar Panahi a l’art de nous embarquer dans sa quête bonhomme des frontières mentales, affrontant le rigorisme avec humour et un certain détachement. Un cinéma où derrière le tragique toujours possible affleure une poésie de la vie.

L’heure de l’ours a sonné

Le film à voir est sur Bref (13’).

C’est un film d’animation intitulé L’heure de l’ours. Paysage d’herbes en fond noir, un point rouge vu de faut se glisse et rejoint dans l’ouverture des herbes une femme assise sur le perron d’une maison isolée. 

Le point rouge 🔴 est son enfant. Amour maternel dans son naturel.

Au loin une voiture arrive et la fumée de son échappement envahit l’écran, le paysage, l‘atmosphère, la vie de l’enfant.

Dans la relation amoureuse des deux adultes il n’y a pas de place pour l’enfant qui se sent exclu. Ses rêves sont peuplés de maisons qui brûlent, toujours dans des paysages noirs, les maisons chutent de l’abîme du ciel dans un puits sans fond. Comme le chagrin de l’enfant.

Un ours gigantesque deviendra son protecteur. Mais l’ours sera abattu et le chagrin de l’enfant grandira, grandira encore jusqu’à enflammer sa douleur, sa haine et son envie de brûler la maison.

Juste avant on verra une horde d’enfants à dos d’ours envahir l’écran, le paysage, les rêves peut-être de l’enfant.

Le cinéma d’Agnès Patron est onirique, symbolique, suggestif, d’une beauté qui s’allume comme flamme à se frotter à l’amertume, la colère, la haine d’un enfant.

Découvert en compétition officielle des courts métrages du Festival de Cannes 2019, L’heure de l’ours, animation onirique en 2D, a décroché le Prix du meilleur scénario au Festival Tous Courts d’Aix-en-Provence en 2019, ainsi que le Grand prix du festival Animatou, en Suisse, la même année.

Réalisation et montage : Agnès Patron. Scénario : Johanna Krawczyk et Agnès Patron. Image : Nadine Buss.

Animation : Augustin Guichot, Agnès Patron et Sandra Rivaud. Compositing : Pierre-Julien Fieux. Montage : Agnès Patron. Son : Mathias Chaumet. Musique originale : Pierre Oberkampf. Production : Sacrebleu Productions.

Au Japon, le policier des falaises

Un lieu pour ceux qui n’ont plus de lieu. Un homme pour ceux qui n’ont plus personne à qui confier leur détresse.

Au Japon, les falaises de Tojinbo, cité touristique de bord de mer, attirent les candidats au suicide. Lors de sa ronde quotidienne, Yukio Shigue, un policier à la retraite, les recherche pour essayer de les convaincre de ne pas sauter.

En chemin, il rencontre un homme de 58 ans, seul, venu d’Osaka pour franchir le seuil.

En parlant peu, il le convainc de le suivre. En 13 ans d’activité, dit-il, il a sauvé du suicide 586 personnes . Tâche difficile face à une activité touristique qui vit de cet attrait. 

La caméra de Blaise Perrin est dans le juste tempo. 

Au début du film, c’est un long travelling au bord d’un chemin côtier. En off, une voix de femme lit une lettre d’un couple de retraités qui venaient sauter à Tojinbo. Yukio Shige les dissuada un temps. Les services sociaux ne leur furent d’aucun secours. Pire, on leur conseilla de mettre leur geste à exécution.

Pendant quelques secondes la caméra filme Yukio Shige de face. Il est attablé et fume une cigarette avant d’entamer sa ronde. Puis un long travelling le suit. De dos, le spectateur épouse avec lui les sentiers côtiers, les coins cachés ou les candidats attendent la nuit. Il nous dit comment il engage la conversation quand il a un doute.

C’est tranquille comme une balade du poète Bashô, propice à la rêverie, si le sujet n’était aussi grave.

La lumière décline, la ronde va vers sa fin.

Les dépressifs hésitent avant de passer à l’acte. C’est difficile cette dernière nuit avant de sauter. Et, croient-ils, s’évaporer. Comme l’éléphant de Murakami ?

Yukio, hanté par la lettre des deux retraités, continuera tant que ses jambes le porteront.

Dans Le Cœur régulier, en 2010, l’écrivain français Olivier Adam mettait en scène ce thème où l’héroïne, Sarah, dévastée par la mort de son frère Nathan, rencontrait le policier des falaises. Lire une critique, journal Le Monde.

Dix ans après, le documentaire de Blaise Perrin, avec ses moyens et sa grammaire propres, éprouve la même fascination pour un lieu, un personnage de Juste et ce Japon sans limite.


A noter que l’on se suicide de moins en moins au pays de Mishima depuis dix ans, et c’est officiel : le nombre de suicides en 2019 est passé sous la barre des 20 000, avec 19 959 cas, le taux le plus bas depuis que les autorités les comptent, selon The Japan Times, 17/01/2020.

A voir sur le site de Médiapart (pour les abonnés)  «La Ronde»: au Japon, un policier seul face à la détresse | Documentaires | Mediapart

Aux Ateliers Varan, un café en plans-séquences

Le plan séquence en questions-illustrations : durée, signification dans le film, effet de réalité, sa justification. Bref, Les Dimanches de Varan n’ont pas déçu et Corinne Bopp nous a enchantés de proposer « cette figure virtuose et séduisante de l’inscription du temps dans le cinéma ».

C’est toujours 5€ l’entrée – café croissants inclus – pour voir et penser le cinéma à l’œuvre.

Une pensée qui prend la forme d’une poussée dans le documentaire « Le Jour du pain« , de Sergeï Dvortsevoy. La poussée d’un wagon par des villageois dans un paysage de neige, une poussée collective dans le champ de la caméra qui nous suspend à leurs épaules pendant une temps d’une durée exceptionnelle, dans le même cadrage, un plan-séquence dont le génie est de faire éprouver au spectateur un fardeau aussi pesant que le quotidien de ces habitants. Trois semaines d’entraînement ont été nécessaires à l’opérateur pour filmer à l’épaule ce plan-séquence d’un quinzaine de minutes.

De très belles questions ont suivi, posées par des spectateurs avertis : le plan-séquence de Dvortsevoy fait-il décrocher le spectateur (alors que la loco trop lourde pour un ballast usé a été elle-même décrochée), pourquoi les femmes poussent plus que les hommes ? qu’est-ce qu’un film d’action ? que dit la chute de ce plan-séquence sur la misère et la solitude d’un village reculé, situé à seulement 80 km de Saint-Petersbourg ?

Dans « Voir ce que devient l’ombre« , de Matthieu Chatellier, l’artiste Fred Deux livre son témoignage d’enfant sur une rafle sous l’Occupation, tout en peignant. Le plan-séquence laisse la parole de remémoration se déployer dans le reflet de la feuille peinte.

Un extrait de « Famille« , de Christophe Loizillon montre un homme âgé se faisant laver par une soignante attentive. Pour le spectateur, le face à face est éprouvant mais la scène restaure une dignité par ce dialogue entre une homme dépendant et une femme douce.

Puis Corinne Bopp convoque une interview de Jean Rouch, fondateur des Ateliers Varan, né il y a 100 ans, un Jean Rouch qui raconte avec sa précision habituelle le tournage d’un plan-séquence heureux comme du « ciné-transe ». Dans « Les tambours d’avant« , le cinéaste anthropologue en état de grâce capte une scène de possession où dialoguent les hommes et les dieux à propos de la pluie absente depuis trois années. Film visible sur internet ou aux « Rencontres du cinéma documentaire« , du 11 au 17 octobre 2017, au cinéma Le Méliès, à Montreuil (manifestation organisée par Périphérie et sa déléguée générale Corinne Bopp).

Bref, 5€ pour réfléchir deux secondes à la portée d’un plan séquence dans la démarche d’un cinéaste, ce n’est pas cher.

À partir de la semaine prochaine, Les Dimanches de Varan programment pour deux séances Daniel Deshays et « Les silences de cinéma ». Quelques douceurs en perspective par un maître du son.

une goutte de poésie

« Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d’amour nous pouvions apaiser la haine du monde ! » Pablo Neruda, Résidence sur la terre.
Magnifique de poésie et de beauté dionysiaque que le film de Pablo Larraín où s’entremêlent traque politico-policière, dialogues oniriques auteur-personnage et quête de grandeur…

« Premier Contact » : la linguiste va-t-elle sauver le monde ?

Dans un amphithéâtre américain, un cours de linguistique. Il est question de la langue portugaise à ses origines, au Moyen Âge, en Galicie. La prof. (Louise Banks joué par Amy Adams) commence ainsi : « Quand la langue était considérée comme un art… » Sur ce, des aliens débarquent sur douze sites de la planète. La linguiste va-t-elle sauver le monde ?
Où il est question de parler la langue des « heptapodes » et donc de percevoir le temps comme eux, non pas dans une dimension linéaire mais comme un cycle…
« Premier Contact », film de Denis Villeneuve, réussit à nous captiver par la poésie des origines et de l’origine, à jouer le cosmos et l’intime ensemble quand d’autres gonflent leur scénario à coup d’effets spéciaux.

« The Strangers » : l’horreur comme du grand art

265733.jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxxThe Strangers (en V.O. : « Goksung »), film du Coréen Na Jung-jin, qui invente un genre, entre l’hyperréalisme des scènes de crime sous la pluie, le sublime des paysages de collines et l’emprise sidérante d’une scène d’exorcisme… le genre de film d’horreur loin du film de genre où les chamans, les fantômes et le diable lui-même n’ont qu’un policier peureux (interprété par Kwak Do Won) pour leur donner la réplique alors que sa propre fille est possédée par le démon…

C’est l’histoire d’un étranger (interprété par Jun Kunimura) – un Japonais, ce qui n’arrange rien – qui arrive dans une région rurale de Corée ; d’une famille qui a une charmante petite fille ; d’un policier qui aime manger ; de la lutte entre le Bien et le Mal, etc.

Dans ce film de 2h36 à la durée parfaitement maîtrisée, le policier est le reflet pathétique du spectateur qui rit d’humour puis qui doit se laisser emporter comme un fétu dans la tempête jusqu’à la scène finale, un dialogue stupéfiant entre notre anti-héros et une femme mystérieuse (interprétée par Cheon Woo-hee), un suspense de thriller aux répliques de tragédie… L’horreur comme du grand art.

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