En ce mois d’octobre 1937, il ne fait pas bon être Haïtien et résident en République Dominicaine.
Le 2 octobre, Trujillo donne l’ordre des tueries. Ce sera vite fait. Il faut dire que la crise de la canne à sucre (les prix mondiaux ont augmenté) lui fournit un bon prétexte à » dominicaniser » le Nord du pays, jugé sous l’influence raciale du voisin.
Lorsque le doute surgissait dans l’esprit des militaires dominicains, ils sortaient leur mot test : » perejil « , mot espagnol (l’espagnol est la langue de la République Dominicaine) pour » persil « . L’association des deux lettres » r » roulé et » j » de la jota castillane, était censée faire mouche : les Haïtiens étaient supposés ne pas pouvoir prononcer les deux lettres…
Cela va durer trois jours : entre 10 000 et 20 000 Haïtiens furent victimes de ces massacres de masse.
» Persil « , mot qui tue, crime d’Etat impuni, Trujillo dictateur ayant régné jusqu’en 1961… Ces trois romans, de Mario Vargas Llosa, Louis-Philippe Dalembert et Edwige Danticat évoque cette anecdote fatale :
En Haïti, un Comité Mémoire 1937 a lancé, ce 2 octobre, une année » Perejil « , une série de manifestations en vue de commémorer le massacre de ces coupeurs de canne, nous apprend l’agence haïtienne indépendante AlterPresse.
Le Comité a invité les personnalités haïtiennes et dominicaines à se joindre a lui pour commémorer « l’année Perejil ».
[cf. L’exposition Esclaves au paradis, Papalagui du 16/05/07].