« PARLE…
Cet espace il te faut l’abandonner à sa propre fructification. Tu n’y entres pas, il est ce qui se délègue au-devant de toi mais l’entrevue est silencieuse.
Parle, si tu veux, mais par voix d’arbre ou d’herbe ; c’est-à-dire : ne pratique pas l’imposture, ne mélange pas l’esprit à ce donné si pur.
Abandonne ces directions qui vont pourrir en terre ; sois la simple résonance de la flèche qui te traverse sans fin. »
Pierre-Albert Jourdan (1924-1981), L’espace de la perte, Éditions Unes, 1984