Alger, 1980, cote 68261

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« Parfois dans cet univers cosmique des caravanes sortent bruyamment de l’horizon, et comme une vision mythologique prennent possession du ciel ; sur son énorme méhari blanc au col de cygne, un targui hiératique dirige la migration en psalmodiant la geste de sa tribu, derrière suivent les bergers, les esclaves, les chameaux et les chambellans, et plus loin trottinent les chèvres et les moutons soudanais à jambes d’échassier et à poil de veau, et puis les gosses tout nus bleus de peau et blancs de sable comme des sorciers animistes de la grande forêt du sud, et alors viennent les femmes lentes et dédaigneuses, grandes, effilées et souples comme des lianes, drapées de haillons et souveraines, accueillantes et faciles, puis soudain sans raison méprisantes et impénétrables.

Et il semble, tant l’espace à parcourir est insondable, que le ciel roule sans fin sur leurs têtes et que la caravane ne bouge plus. »

Ces deux phrases de Roger Frison-Roche sont citées par Henri Lhote dans Les Touaregs du Hoggar, livre édité par Payot en 1944, cote 68261 à la Bibliothèque nationale d’Algérie, où elles ont été recopiées en 1980, quelques jours avant une traversée entre l’Assekrem et Tamanrasset…

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