Au moins 96 morts, en majorité des civils, ont été tuées dimanche 16 août par des frappes aériennes du régime de Bachar Al-Assad sur un fief rebelle près de Damas, et 250 autres ont été blessées.
(c) Bassam Khabieh / Reuters
L’armée de l’air a frappé à plusieurs reprises Douma, une ville située à 13 km au nord-est de Damas [une cible déjà frappée en 2014] et presque quotidiennement touchée par des raids aériens, principale arme du régime contre les insurgés. « Il s’agit d’un massacre délibéré », a réagi Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG qui dispose d’un large réseau de sources à travers la Syrie .
« Deux ans après un massacre chimique [La Ghouta près de Damas, le 21 août 2013, entre 322 et 1 729 morts selon l’opposition et Médecins sans frontières] qui s’en émeut dans l’opinion publique internationale ? s’insurge l’éditeur Farouk Mardam Bey. Ce ne sont pas des « chrétiens d’Orient » ni des Kurdes. Qui s’en soucie dans le monde musulman ? Ce n’est pas une caricature du Prophète. »
En 1937, il a fallu un Picasso pour faire connaître au monde le bombardement de Guernica en Espagne (plusieurs centaines de morts). Un Massacre des innocents aujourd’hui symbole universel de la barbarie.
Après plus quatre ans de guerre en Syrie, le monde semble aveugle et sourd mais nombreuses sont les consciences qui s’élèvent dans le silence des réseaux sociaux loin des grands médias. De part le monde, elles réclament justice et liberté pour le peuple syrien.
Car sauver la Syrie c’est se sauver soi-même, quelles que soient son origine ou sa nationalité. Malgré l’horreur quotidienne, ces consciences, anonymes et solitaires, auront gain de cause.
À lire, le témoignage de Bo Basel, médecin, à l’intérieur de l’hôpital de Douma, « comme si la fin du monde était à vos trousses » : « Du coeur de la Ghouta assiégée, après les raids », site Expressions syriennes (en français).