« Je suis née en vain c’est vrai
et ma bouche doit rester scellée.
(…)
Je ne suis pas le frêle saule
Je suis une Afghane
Il est donc logique que je parle en cri. »
Un poème signé Nadia Anjuman, morte en 2005 à l’âge de 25 ans sous les coups de son mari après avoir publié le recueil Gul-e-dodi (« Fleurs rouges sombres »), choisi et traduit par Leili Anvar, chercheuse et maître de conférences en langue et littérature persanes, qui a annoncé la préparation d’une anthologie de poèmes de femmes afghanes à paraître aux éditions Bruno Doucey.
Au premier congrès du GIS (Groupement d’intérêt scientifique) « Moyen-Orient et mondes musulmans » les mots « effondrement », « violence », « haine », « corruption », ne sont donc pas les seuls à résonner dans les 43 ateliers et les propos des dizaines de chercheurs. Il y a aussi ces bribes de poésie saignées à blanc où le persan côtoie l’arabe, le kabyle chante a capella à côté de l’indonésien et du grec…
Du poète syrien Golan Haji, traduit par Nathalie Bontemps, on retiendra : « Personne ne laisse de trace dans le miroir. »
Et de la poétesse berbère Farida Ait Ferroukh un superbe chant mystique de Kabylie intitulé Tizi.
Lire Le Monde, 08/07/15 : Afghanistan, toujours pas de femme à la Cour suprême.