À quelques jours d’une Rencontre internationale d’art contemporain, organisée aux Ateliers Sahm de Brazzaville et avant de s’embarquer le 4 septembre, donc dans 26 jours, alors qu’un juge de la cour d’Appel de Lyon invente la nationalité « arabe »…
Nous reviennent en mémoire les mots de Mahmoud Darwich : « la terre nous est étroite », Darwich disparu il y a cinq ans, poète palestinien qui avait passé plus de trente ans de sa vie en exil [Papalagui, 10/08/08]. Nous restons avec ses « pains de mots », comme l’avait écrit Aimé Césaire [Papalagui, 20/04/08], mots qui font écho à d’autres poètes à travers le temps, les mots longue distance, tels ceux de René Char, dans Le marteau sans maître (1934) :
Tu es pressé d’écrire
Comme si tu étais en retard sur la vie
S’il en est ainsi fais cortège à tes sources
Hâte-toi
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
Effectivement tu es en retard sur la vie
La vie inexprimable
La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t’unir,
Celle qui t’est refusée chaque jour par les êtres et par les choses,
Dont tu obtiens deci delà quelques fragments décharnés
Au bout de combat sans merci.
Hors d’elle, tout n’est qu’agnonie soumise, fin grossière.