À quelques jours d’une Rencontre internationale d’art contemporain, organisée aux Ateliers Sahm de Brazzaville et avant de s’embarquer le 4 septembre, donc dans 26 jours, tournons-nous une nouvelle fois vers le poète congolais Sony Labou Tansi (1947-1995) :
« Si vide il y a, pourquoi ne pas essayer d’y mettre quelque chose ? Pourquoi ne pas s’utiliser à exister ? L’homme est trop beau pour qu’on le néglige. C’est vrai que je ne parle pas du petit collectionneur de plaisirs, ni du petit monteur de vins, ne de l’encaisse-opinions, ni du brouteur de slogans, ni de la machine à calculer les races. Je ne parle pas du truand culturel, ni du délinquant idéologique, ni du drogué tiers-mondiste. Je ne parle pas du candidat au néant. Je parle du volontaire. Volontaire, parce qu’en fait, la mention d’humain est à tel point crasseuse qu’elle n’appartient qu’aux volontiers. Volontaire à la condition d’humain. Qui veut ? Mais surtout, qui dit mieux ? »
Introduction du recueil Ici commence ici, Sony Labou Tansi, éditions Clé, Yaoundé, 2013 (lire la critique de Tanella Boni, Africultures, 8/05/13).
Poète qui se demandait aussi [Papalagui, 01/08/13] : « Tu veux ? / Nommer le monde avec moi / Remplir chaque chose de la douce aventure de nommer… »
Poète qui confiait à à l’éditeur Bernard Magnier (Les Sept solitudes de Lorsa Lopez, Le Seuil, 1985, p. 27) : « J’ai l’ambition horrible de chausser un verbe qui nomme notre époque ». Car « L’art de nommer est d’abord avant tout art de ton ».