[Centenaire Césaire] Les répétitions de Une saison au Congo au TNP de Villeurbanne

Une saison au Congo, l’une des quatre pièces de théâtre d’Aimé Césaire, moins connue que La Tragédie du Roi Christophe, sera l’objet d’une création monumentale au TNP à Villeurbanne, ce 14 mai 2013 avec 37 artistes sur scène, essentiellement noirs (Congolais, Burkinabés, Antillais, Lyonnais). La pièce de Césaire, écrite en 1966, autour de la figure charismatique et martyre de Lumumba, traite de l’Afrique, de la décolonisation, et du rôle de l’Occident, dans un registre politique et poétique. Mise en scène Christian Schiaretti (Molière du metteur en scène 2009), conseiller Daniel Maximin.
[Le TNP est une scène emblématique dans l’histoire du théâtre et de la décentralisation culturelle. Il a été dirigé de 1951 à 1963 par Jean Vilar et reste marqué jusque dans sa programmation actuelle par cet esprit « élitaire pour tous » et une volonté affirmée de « service public » qui s’est traduit par un taux de remplissage de 94% au cours de la saison 2012-2013.]

La première création avait été réalisée dans la complicité d’Aimé Césaire par Jean-Marie Serreau en 1967 au Théâtre de l’Est parisien. Autre création par l’homme de théâtre turc Mehmet Ulusoy, en 1988 au Festival de Fort de France (Martinique) puis au Théâtre de la Colline en 1989.
La pièce commence ainsi :
Dans le quartier africain de Léopoldville, deux ans avant l’indépendance du Congo, un attroupement d’indigènes autour d’un bonimenteur, futur Premier ministre du Congo, Lumumba

« Mes enfants, les Blancs ont inventé beaucoup de choses et ils vous ont apporté ici, et du bon, et du mauvais. Sur le mauvais, je ne m’étendrai pas aujourd’hui. Mais ce qu’il y a de sûr et de certain, c’est que parmi le bon, il y a la bière ! Buvez ! Buvez donc ! D’ailleurs, n’est-ce pas la seule liberté qu’ils nous laissent ? On ne peut pas se réunir, sans que ça se termine en prison. Meeting, prison ! Écrire, prison ! Quitter le pays ? Prison ! Et le tout à l’avenant ! Mais voyez, vous-mêmes ! Depuis un quart d’heure, je vous harangue et leurs flics me laissent faire… Et je parcours le pays de Stanleyville au Katanga, et leurs flics me laissent faire ! Motif : Je vends de la bière et je place de la bière ! Si bien que l’on peut affirmer que le bock de bière est désormais le symbole de notre droit congolais et de nos libertés congolaises ! »

Fin mai, une version commentée par Dominique Traoré Klognimban pour les lycéens dans la collection Entre les lignes est annoncée par l’éditeur Honoré Champion :

[À noter : Une diffusion de la pièce est prévue sur France Ô, le 26 juin 2013, date du centenaire d’Aimé Césaire.]

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