En 1856, Joseph Toussaint Reinaud, (1795-1867) écrit dans De l’état de la littérature chez les populations chrétiennes arabes de la Syrie :
« Le goût de l’étude est devenu général chez les chrétiens orientaux. D’une part, ils ont senti le besoin de s’initier aux langues européennes, afin de profiter des lumières de cet Occident, qui, pendant si longtemps, fut le tributaire de leur patrie ; aussi, il n’est pas rare de rencontrer parmi eux des personnes qui, outre l’arabe, leur langue maternelle, parlent italien, l’anglais, surtout le français, et qui ont acquis des notions plus ou moins profondes dans la littérature représentée par chacune de ces langues. D’un autre côté, par zèle pour un idiome qui est devenu le langage national, ils se sont plongés dans l’étude de l’arabe savant, de l’arabe qui était parlé en Arabie dès avant Mahomet, et qui, a été consacré par le Coran. Ils ne se sont pas arrêtés à la signification courante des mots ; ils ont voulu remonter aux origines des choses ; ils ont recherché les proverbes les plus anciens, ceux qui étaient presque aussi anciens que la nation elle-même ; ils ont recueilli les anecdotes qui se rattachent à certaines dénominations encore usitées ; ils ont suivi le développement de la langue, jusqu’au moment où la décadence s’est fait sentir, et où la littérature n’a plus rien produit qui fût propre à satisfaire une curiosité exigeante. »
La totalité est consultable sur le merveilleux site Numelyo de la Bibliothèque municipale de Lyon, dossier thématique « L’orientalisme, une passion du XIXe siècle ».