Au fond, le travail de Blueberry c’est de mettre des barbelés dans la prairie, d’installer le télégraphe et de faire en sorte que les trains arrivent à l’heure. Mœbius, c’est le nuage de sauterelles, c’est Geronimo qui égorge tout sur son passage : femmes, enfants, bétail et surtout les clichés et les idées reçues. Mœbius, c’est un solo de jazz, l’improvisation totale, la liberté de dessiner une case sans savoir ce qui va suivre. Giraud a besoin d’un cadre, Mœbius travaille main dans la main avec son inconscient… Evidemment, c’est moins populaire et Mœbius a longtemps été la danseuse de Giraud.
extrait de Télérama, entretien de Mœbius (Jean Giraud) à Stéphane Jarno, octobre 2010