« Dédié depuis sa fondation en 2002 à la diffusion et à l’étude de l’œuvre de Saint-John Perse, le site « Saint-John Perse, le poète aux masques » (www.sjperse.org) fait peau neuve, avec une nouvelle formule entièrement rénovée et de nouvelles extensions. Le site a donné naissance en 2006 à une revue d’études persiennes éditée chez L’Harmattan, La nouvelle anabase, dont la parution, momentanément interrompue depuis 2010, reprend prochainement avec la publication de deux nouveaux numéros. À noter également en dehors de la revue, l’édition prochaine des actes augmentés du colloque international « Saint-John Perse, Aimé Césaire, Édouard Glissant : Regards croisés » tenu à l’instigation de l’Institut du Tout-Monde (UNESCO / BNF / Maison de l’Amérique latine, septembre 2012), dont Sjperse.org avait été partenaire. » Source : Loïc Céry.
Catégorie / Sites littéraires
Nicolas Kurtovitch, nouveau site
À signaler, la nouvelle formule du site personnel de l’écrivain calédonien, Nicolas Kurtovitch. Son dernier livre en date : Autour Uluru (Au Vent des îles, février 2012).

Saint-Ex sur site
Un nouveau site est dévolu à l’auteur du Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) : www.antoinedesaintexupery.com. Selon le communiqué de présentation : « Plus riche, plus complet, plus attractif, ce site revisite une vie pleine et une oeuvre rayonnante à la lumière des dernières recherches et publications. Sans chercher à construire un mythe, le nouveau site se propose de porter un regard neuf sur un
homme à la personnalité complexe. »
Pour le plaisir, donnons trois liens qui figurent sur ce site, ceux de trois collectionneurs des éditions du Petit Prince, qui donnent le vertige :
Collection de Patoche : http://www.patoche.org/lepetitprince/
Collection de Michael R. Pätel : http://www.fotodesignerin.de/prinz/
Collection de Jaume Arbonés : http://www.elpetitprincep.eu/ (pour l’heure non fonctionnel)
Signé BNF
À signaler les Signets de la Bibliothèque nationale de France qui « proposent une sélection commentée de ressources accessibles par Internet, choisies par les bibliothécaires de la BnF ».
Pour les littératures d’expression française, il est suivi un découpage géographique appétissant (Afrique, Québec, Belgique, Luxembourg, Caraïbe, Maghreb, Moyen-Orient, océan Indien, Pacifique, Suisse), mais hétérodoxe. On y retrouve bien entendu Île en île, mais aussi pour Haïti Mémoire de femmes site qui s’ouvre avec ce poème d’Eluard :
Sœurs d’espérance ô femmes courageuses
Contre la mort vous avez fait un pacte
Celui d’unir les vertus de l’amour
O mes sœurs survivantes
Vous jouez votre vie
Pour que la vie triomphe
Le jour est proche ô mes sœurs de grandeur
Où nous rirons des mots guerre et misère
Rien ne tiendra de ce qui fut douleur
Chaque visage aura droit aux caresses.
Ou encore Bernard Dadié ou le blog de Scholastique Mukasonga.
A découvrir, non pour son exhaustivité, mais pour ses sites méconnus, aux ressources infinies.
Comprendre Haïti en version numérique et gratuite

C’est un livre qui tombe bien : Comprendre Haïti, Essai sur l’État, la nation, la culture. Signé Laënnec Hurbon, il a été publié à Paris par les éditions Karthala en… 1987, mais dont la seconde naissance est datée du 1er mars 2010 à Chicoutimi (Québec).
C’est un livre qui tombe bien, non seulement parce qu’il donne des clés de compréhension à l’heure où la reconstruction du pays est d’actualité mais aussi parce qu’il est disponible depuis ce 1er mars en version numérique, intégrale et gratuite en cliquant ici .
Cet Hurbon n’est pas un Huron : en se connectant à la bibliothèque virtuelle réunie par le sociologue Jean-Marie Tremblay, on découvrira Hurbon parmi 4 112 titres des Classiques des sciences sociales.
On lira donc tout à la fois l’essai de l’anthropologue haitien spécialiste des religions et le catalogue de la bibliothèque virtuelle dont le département « sociétés créoles » est très fourni.
Songeons à l’intéret d’un essai publié au lendemain de la fuite de Baby Doc et de ce qui s’ensuivit, l’éradication des tontons macoutes, autrement dit leur déchouquage, et ce que cela signifie dans sa dimension religieuse, en particulier vodouïsante :
Extrait p. 138 :
« Mais on hésite devant le vodou, car il donne lieu aux attitudes les plus contradictoires : il est appréhendé comme la base, l’allié par excellence de la dictature duvaliériste : plus d’une cinquantaine de prêtres-vodou (ougan et manbo) ont subi le sort du déchouquage réservé aux tonton-macoutes ; des dizaines de personnes déclarées loups-garous ou sorciers ont été
lapidées et tuées en pleine rue. Le même vodou auquel recourait la dictature réapparaît à la source des réactions populaires, au matin du 7 février. C’est qu’il doit représenter pour la société haïtienne la question du Sphynx : Dis-moi ce que tu penses du vodou et je te dirai qui tu es.
Cerner le rôle du vodou dans le contexte du changement politique actuel, caractérisé par la volonté populaire d’instaurer la démocratie dans le pays, c’est éclairer en même temps les rapports du vodou avec le macoutisme, puis avec la sorcellerie. C’est précisément ce double problème qui se trouve enveloppé d’un certain nombre de préjugés, de schémas préétablis dont on peu repérer les traces à travers l’histoire du vodou, ou plus exactement à travers les différentes positions occupées par le vodou dans l’évolution politique du pays. »
Ne le citons pas plus. Quoique l’épigraphe choisie par Laënnec Hurbon place son travail à l’aune des Affres d’un défi, ouvrage célèbre de Frankétienne. Mais je vous laisse le découvrir, puisqu’il suffit de cliquer pour que s’ouvre cette caverne de forte sapience.

Parmi la section contemporaine de la Bibliothèque virtuelle, les sociétés créoles constituent l’un des sept sous-ensembles. Cette collection est dirigée par Jean Benoist, spécialiste d’anthropologie médicale. On consultera donc son livre publié par Ibis rouge, L’Inde dans les arts de la Guadeloupe et de la Martinique aussi bien que le Code noir de 1680… Contacts de civilisations en Martinique et en Guadeloupe, écrit par Michel Leiris en 1955, que le titre du célèbre intellectuel haïtien Jean Price-Mars, Ainsi Parla l’Oncle, publié en 1928.
« À l’heure où les interpénétrations culturelles nées des migrations internationales et de la mondialisation sont souvent désignées comme une « créolisation » de nos sociétés, il est instructif de mieux connaître les sociétés créoles elles-mêmes. », telle est l’humble profession de foi de nos archivistes du savoir.
Quel travail que ce Google québécois des cultures créoles ! Sans pillage mais avec autorisation des auteurs et éditeurs. Admirable.
Île en île, 10 ans d’archipels littéraires en réseau dense et magique

Très bel anniversaire à Ile en île qui fête ses dix ans ! Le site de Thomas Spear, professeur de littératures francophones et insulaires à New-York est à l’image des Voyelles de Rimbaud : la respiration nécessaire pour nos intellects appauvris par le monde virtuel et ses diverses bulles (dont la bulle financière).
C’est à la fois une belle utopie réussie et une surprise de l’intelligence renouvelée.
Le site tisse un réseau aux correspondances magnifiques, comme ces résonances haïtiennes en littérature tahitienne.
Que l’on retrouve dans le palmarès (le Top ten ?!) des Césaire, Glissant, Frankétienne, c’est assez prévisible. Ce qui est plus magique encore est de tomber sur des plumes méconnues dont les pépites sont comme des bouées sur notre océan d’ignorance.
Plus Ile en île nous réunit, tous amateurs, tous professionnels, pris au piège de ce réseau de passions littéraires, plus nous nous sentons exister au monde en marche, celui de la poésie de la parole errante, comme dirait Armand Gatti.
Bonne prochaine décennie Thomas ! Rendez-vous en 2018 !
