
月日は百代の過客にして、行きかふ年もまた旅人なり。
舟の上に生涯をうかべ、馬の口とらへて老いをむかふるものは、日々旅にして、旅を栖とす。
Ainsi commence le livre de Bashô (1644-1694) Oku no hoso-michi, un carnet de voyage parsemé de haïkus, publié en 1702 au Japon, considéré aujourd’hui comme un classique enseigné dans les écoles japonaises, traduit à plusieurs reprises en français, notamment par René Sieffert, Nicolas Bouvier, Jean-Marc Chounavelle.
Cet incipit est traduit ainsi par Alain Walter (Bashô, Oku no hoso-michi, L’Etroit chemin du fond, William Blake & Co., 2008 ; d’autres traductions proposent : La Sente étroite du Bout-du-Monde) :
« Lunes et soleils, mois et jours sont les hôtes de passage de cent générations et les ans aussi qui se suivent sont voyageurs. »
puis :
« Celui qui, toute sa vie, se balance sur un bateau, celui qui tient au mors un cheval et va ainsi au-devant de la vieillesse, les jours étant le voyage, du voyage fait sa demeure. »