
Dans le glacial automne
soufflées par le vent
au vu et au su
les feuilles paroles amères
s’entassent ah triste saison
小野 小町
Ono no Komachi (825-900), seule femme parmi les « Six poètes immortels » de l’époque Heian (IXe-XIIe siècle).
Peu de ses textes nous sont parvenus. Ils sont faits d’une poésie amoureuse voire érotique en style waka, soit 31 syllabes réparties en cinq vers, dont les trois premiers auront pour écho quelques siècles plus tard, le haïku (5, 7, 5 unités sonores).
Sa beauté était telle que son nom est devenu par la suite un nom commun.
Ono no Komachi a été choisie pour héroïne du théâtre nô par le maître du genre Zeani Motokiyo (1363-1443), dans sa pièce Sekidera Komachi, où le chœur chante :
”Si le sable fin de la plage toujours s’épuise
Jamais les paroles de la poésie ne s’effacent
Le temps a beau s’écouler et toute chose nous quitter
tant que nous seront écrites les syllabes d’un poème
les traces aux pattes d’oiseau jamais ne seront effacées”