Pour la première fois le Man Booker Prize récompense une auteure du Golfe, l’Omanaise Jokha Alharthi, pour son roman Celestial Bodies [Corps célestes, non encore traduit en français], titre arabe Sayyidat el-Qamar [Les Dames de la lune] publié en 2011, traduit en anglais par Marilyn Booth pour la petite maison d’édition écossaise Sandstone Press. Les deux femmes se partagent la récompense de 50 000£ soit 57 000€.

Pour le jury, ce roman offre « une vision très imagée, captivante et poétique d’une société en transition ».
Jokha Alharti est la première romancière omanaise à être traduite en anglais. Elle a été formée, en partie, à l’Université d’Édimbourg.
« Je suis ravie qu’une fenêtre s’ouvre sur la riche culture arabe », a-t-elle déclaré à la presse à l’issue de la cérémonie au Roundhouse de Londres.
« Oman m’a inspiré mais je pense que les lecteurs internationaux peuvent comprendre les valeurs humaines du livre – la liberté et l’amour. »
L’intrigue de Celestial Bodies se déroule dans le village d’Al Awafi et raconte l’histoire de trois soeurs, témoins de l’évolution culturelle d’Oman, d’une société traditionnelle à la période post-coloniale, à travers leurs amours et leurs peines : Mayya épouse Abdallah après un chagrin d’amour, Asma se marie par sens du devoir, et Khawla rejette toutes les avances en attendant son bien-aimé, parti au Canada.
Pour la présidente du jury, l’historienne Bettany Hughes, le roman présente en « un art délicat des aspects troublants de notre histoire commune ».
« Le style est une métaphore du sujet, qui répond subtilement aux clichés de la race, de l’esclavage et du genre ».
Jokha Alharthi a écrit précédemment deux recueils de nouvelles, un livre pour enfants et trois romans en arabe.