Puisqu’on allume les étoiles

Vladimir Maïakovski (1893-1930)

Mais peut-être
Ne reste-t-il
Au temps caméléon
Plus de couleurs ?
Encore un sursaut
Et il retombera,
Sans souffle et rigide.
Peut – être,
Enivrée de fumées et de combats,
La terre ne relèvera-t-elle jamais la tête ?
Peut être,
Un jour ou l’autre,
Le marais des pensées se fera cristal
Un jour ou l’autre,
La terre verra le pourpre qui jaillit des corps,
Au-dessus des cheveux cabrés d’épouvante
Elle tordra ses bras, gémissante
Peut-être…
Écoutez !
Puisqu’on allume les étoiles,
c’est qu’elles sont à
quelqu’un nécessaires ?
C’est que quelqu’un désire
qu’elles soient ?
C’est que quelqu’un dit perles
ces crachats ?
Et, forçant la bourrasque à midi des poussières,
il fonce jusqu’à Dieu,
craint d’arriver trop tard, pleure,
baise sa main noueuse, implore
il lui faut une étoile !
jure qu’il ne peut supporter
son martyre sans étoiles.
Ensuite,
il promène son angoisse,
il fait semblant d’être calme.
Il dit à quelqu’un :
 » Maintenant, tu vas mieux,
n’est-ce pas ? T’as plus peur ? Dis ?  »

Écoutez si on allume les étoiles…, choix et traduction Simone Pirez et Francis Combes, préface de Francis Combes, Le Temps des cerises, 2005.

merci Jean-Luc Marty

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