Mahmoud Darwich, un poème, deux traductions

« Je peux parfaitement imaginer un être qui passerait sa vie dans un aéroport, quand l’ordre international et le droit international sont incapables de lui assurer l’accès à quelque pays que ce soit, quand la liberté d’entrer et de sortir est conditionnée par un tampon officiel sur une feuille de papier. Par la détention d’un papier frappé d’un tampon. C’est la vie moderne ! L’individu n’y a d’autre identité que celle que lui assigne le ministère de l’intérieur.
Cet être, un aéroport l’enverra dans un autre qui l’embarquera à destination d’un troisième, qui l’expédiera vers un quatrième. Tel un colis postal dont les adresses du destinataire et de l’expéditeur seraient perdues.
C’est ce qui m’est arrivé il y a quelques années : un aéroport parisien a gracieusement fait don de ma personne à un aéroport belge qui en fit de même à l’intention d’un aéroport polonais qui, pour finir, me vida dans un aéroport allemand, sans que j’aie à aucun moment le droit de discuter le droit, n’ayant moi-même aucun droit dans aucun aéroport.
Il ne m’a guère fallu plus dix minutes pour écrire à bord d’un avion mon court poème l’Aéroport d’Athènes, un peu comme j’aurais inscrit mes observations sur le temps qu’il fait… » (Le Monde diplomatique)

Lire la suite sur le blog J’apprends l’arabe.

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