(c) Chris Van der Burght
Une hybridité flamboyante, une inventivité extraordinaire saluée pour sa dernière représentation au festival d’Avignon par une standing ovation de dix minutes, des pleurs sur la scène, des trouvailles joyeuses à l’humour fin, un concert d’art lyrique, du music-hall, un spectacle de danse, du baroque, de l’opéra, des pianos à pouce, des langues africaines du Congo, Nina Simone, un balafon, ce Coup fatal fait penser à cette parole du brésilien João Guimarães Rosa dont le pays vient d’être humilié dans sa Coupe du monde, dans la période de cette soirée avignonnaise inoubliable, à cette parole de renaissance dans un monde morose, à la perspective embrumée :
« Il me faut tout, le langage du Mineiro, du Brésilien, du Portugais, il me faut le latin, peut-être aussi la langue des Esquimaux et des Tartares. Nous avons besoin de mots nouveaux ! »
Avec « Coup fatal » d’Alain Platel et Fabrizio Cassol, autour du contre-ténor Serge Kakudji, les mots nouveaux, les gestes nouveaux, les sourires nouveaux, l’humour nouveau s’offrent en évidence. C’est l’Afrique lyrique et populaire tout à la fois qui enchante le monde de ses talents chatoyants. Même les sapeurs y sont inventifs d’une nouvelle sape qui ferait rougir le plus Congolais des Congolais.
Extraits par Théâtre contemporain.net :
À suivre l’interview de Serge Kakudji par Sophie Jouve (Culturebox) : « Sans frontières musicales, je commence petit à petit à être heureux. »
Dans sa critique, Jean-Pierre Thibaudat revient sur la genèse de cette aventure artistique, qui provoque le « coup de cœur » des Inrocks.
Et pour la tournée européenne, voir le site de KVS.