Premier jour d’une exposition à la Chambre de commerce de Brazzaville. En façade, des étals d’artisans et des toiles. Les bijoux, bracelets, tasses en céramique sont clairement des produit d’appel pour attirer le chaland. Mais de client point ou peu. Et pas d’émotion dans les toiles. Ni le vieux Kongo ni le contemporain. Girel Nganga présente une nuit d’étoiles en bord de fleuve. Une belle couleur, des piroguiers lilliputiens : 350 euros. « Une exposition ordinaire » nous dit Gustave Konongo, commissaire de cette exposition et critique d’art, membre de l’AICA (Association internationale des critiques d’art). Très chaleureux mais en plein doute : « C’est une exposition tous azimuts, il n’y a pas de thématique ». Il est fils de sculpteur (Benoît Konongo), membre d’une famille de sculpteurs. Son frère Bernard Konongo a dû s’exiler au Gabon pour vivre de son art. Il en vivrait très bien. Ce qui n’est le cas d’aucun artiste au Congo. Il souhaiterait une aide publique pour créer un musée des sculptures de sa famille : 5000 objets, dont beaucoup ont été dispersés, volés. Un musée pour les objets survivants d’après guerre (1997-1999). La galerie Konongo a pignon sur rue.
Gustave Konongo engage le dialogue avec les apprentis critiques. L’accablement les guette. « A Brazzaville nous n’avons pas la culture de la culture. » (Raïtel). « Il y a un problème de formation des artistes, ils ne sont pas outillés. Le rôle de la critique ? Faire aimer l’art.» (Gustave Konongo)
Bref on tourne en rond… pour revenir au point de départ, au premier stand animé par Brechie Ntadi, « poétesse et artisane », dont le collier de tête fait d’elle le meilleur atout de cette exposition nommée généreusement « Éclosion d’art ».