La colère de Gary Victor contre « un homme d’État »

Dans une tribune au quotidien d’Haïti Le Nouvelliste (30/08/13), l’écrivain Gary Victor dresse un portrait au vitriol de Michel Martelly, président depuis le 14 mai 2011 (sans le nommer) et s’en prend violemment à la présence étrangère, particulièrement américaine. Intitulé « Un homme d’État », anaphore répétée douze fois, l’un des écrivain les plus populaires d’Haïti lance un pamphlet amer, plein de révolte et d’écœurement contre la classe politique, un libelle sans figure de style : « Nous n’avons pas d’hommes d’État, mais de pitoyables politiciens, des animaux politiques, des gens qui ne pensent qu’à leur ventre et leur bas ventre, et dont l’horizon ne dépasse pas la pointe de leur nez ou de leur queue. »

Dans sa définition railleuse de l’homme d’État, Gary Victor s’en prend tant aux dépenses somptuaires dans l’organisation d’un carnaval, critique récurrente en Haïti, qu’à la présence étrangère :

« Un homme d’État n’a besoin de l’étranger que s’il peut s’en servir dans l’intérêt de sa patrie. Mais il sait que l’étranger n’a pas d’amis, seulement des intérêts. Un homme d’État ne peut pas accepter que des millions soient flambés en trois jours pour que des centaines de milliers de gens dansent et forniquent dans les rues quand ces mêmes millions peuvent servir à des choses essentielles comme pour mieux payer des professeurs ou doter l’université publique de matériel adéquat. Un homme d’État n’est pas obnubilé par des manœuvres souterraines, kokoratiques dans le seul but de rouler ses adversaires pour que son clan et sa famille gardent le pouvoir. » [un kokorat, en créole haïtien, est un mot péjoratif pour désigner un enfant des rues, un pouilleux]

On se souvient du héros victorien de Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin (Vents d’ailleurs, 2004, prix RFO du livre) : Au bord de la folie, emprisonné, Adam Gesbeau, écrivain sans le sou, accepte la proposition du président : il recevra une rémunération en échange des discours qu’il écrira pour le dictateur… Un président entouré de têtes coupées et collectionneur de masques.

Un commentaire

  1. Monsieur Victor
    Je suis persuadé que vous ne dormez pas bien la nuit. Vous n’avez pas la conscience tranquille. Revisionez donc l’émission « bateau livre » a St Malo en mai 2004 et vous verrez combien vous avez participe a l’occupation étrangère et si vous pensez que nous avons touché l’abîme, faites votre autocritique. Des yeux internes et externes vous regardent.
    Votre ami monsieur Trouillot a lui aussi frappe du poing sur la table de l’histoire dans un dernier article paru dans une des feuilles de chou du système. Quand il était avec Régis Debrai sur les plateaux de télé en France et en Belgique il était sur qu’en 2004 tout allait changer apres le Kidnaping de Jean Bertrand Aristide.Hélas. L’occupation étrangère et le bas fond d’aujourd’hui, avons nous récolte.
    Avant qu’il soit trop tard, présentez nous vos autocritiques et remettez a la France sa médaille, monsieur Trouillot.
    Franck Étienne dans le film sur Toussaint L’ouverture s’est très bien exprimé. Comme René Depestre, il est homme des Français.
    Bientôt il y aura 10 ans depuis que les lions sont lâchés. Ou sont les Andy Apaid,Gnb, Laeneck Hurbon, le groupe intellectuels : Non.?
    Merci
    Kenbe red
    Jean l

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