Une ministre italienne noire, Cécile Kyenge, a été la cible d’un acte raciste en plein discours par un spectateur qui a lancé des bananes en direction de l’estrade. C’était vendredi 26 juillet, à Cervia dans le centre de l’Italie, sur les rives de la mer Adriatique.
Un peu plus tard dans la soirée, un peu plus au sud, un canot transportant 53 migrants africains a chaviré au large des côtes libyennes. Trente et un d’entre eux, dont neuf femmes, sont morts noyés. Ils tentaient de traverser la Méditerranée pour gagner l’Italie.
Vingt-deux personnes ont pu être secourues par un navire marchand qui passait à proximité et ont été conduites sur l’île italienne de Lampedusa. Ces survivants, qui disent venir du Nigeria, de Gambie, du Bénin et du Sénégal, ont raconté que leur canot avait chaviré après trois jours de mer.
Lors du rassemblement de Cervia, des militants du groupe d’extrême droite Forza Nuova (« force nouvelle ») ont également déposé des mannequins couverts de sang factice pour protester contre la proposition de la ministre d’accorder la nationalité italienne à toute personne née dans le pays.Un tract accompagnant les mannequins affirmait « L’immigration tue », un slogan déjà employé par Forza Nuova et faisant référence à des crimes commis par des immigrants.
En argot, on dit par exagération d’un hit musical qui plaît beaucoup : « ce morceau est une tuerie ».
En Italie, pendant cet été 2013, on peut dire sans exagérer de l’immigration : « c’est une tuerie ».