Entre Aimé Césaire et François Bayrou, l’affaire remonte à 1994 quand le ministre de l’éducation nationale de l’époque décide d’introduire le Cahier d’un retour au pays natal, Le Discours sur le colonialisme, l’œuvre poétique, les Armes miraculeuses, Ferrements, etc. au programme du bac. Beau geste dont il se rétracte rapidement devant la polémique. Le Discours de Césaire n’assimile-t-il pas nazisme et colonialisme ? Selon cet extrait :
« Oui, il vaudrait la peine d’étudier, cliniquement, dans le détail, les démarches d’Hitler et de l’hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du XXe siècle qu’il porte en lui un Hitler qui s’ignore, qu’Hitler l’habite, qu’Hitler est son démon, que s’il le vitupère, c’est par manque de logique, et qu’au fond, ce qu’il ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’homme, ce n’est pas l’humiliation de l’homme en soi, c’est le crime contre l’homme blanc, c’est l’humiliation de l’homme blanc, et d’avoir appliqué à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique. »
Cinquante ans après la chute d’Hitler, l’entrée « officielle » de Césaire au bac est jugée provocatrice. Bayrou fait marche arrière.
En 2006, il rencontrera Césaire en sa mairie de Fort-de-France. Le poète lui délivrera un certificat de bonne conduite anti-colonialiste sous forme d’une dédicace de sa revue Tropiques (éditions Jean-Michel Place).
En 2008, François Bayrou assiste aux obsèques d’Aimé Césaire en Martinique.
En 2011, Césaire est au programme de l’agrégation de lettres modernes. Les poèmes de Césaire sur lesquelles les candidats planchent sont extraits du recueil Les Armes miraculeuses : « Conquête de l’autre », « Débris », « Investiture », « La forêt vierge » et « Annonciation ».
En 2013, François Bayrou participe à une table ronde au festival Le goût des autres au Havre. Il dit son admiration pour le poète :