A pu constater que le premier séminaire de l’année de Georges Didi-Huberman (« Peuples en larmes, peuples en armes ») aujourd’hui à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), était pas mal du tout, dans une forte affluence, belle écoute, joli déroulé d’allers-retours entre photos des pleureurs Hmong de Philip Blenkinsop (ici Rencontre au cœur de la jungle laotienne ©Philip Blenkinsop/VU)
et de philo avec cette belle question-hypothèse : « comment celui qui se lamente peut trouver une ressource pour le transformer en puissance d’agir ». En référence, Georges Didi-Huberman convoque Hegel (« Les choses vivantes ont le privilège de la douleur »), Nietzsche (« La prodigieuse capacité artistique du monde a son analogon dans la prodigieuse douleur originaire ») et Heidegger (« Le pouvoir du désir est cela « grâce » à quoi quelque chose a proprement pouvoir d’être »).
À lire son dernier essai : Peuples exposés, peuples figurants. L’Œil de l’histoire, 4, 2012, 2012, 288 p. (éd. de Minuit) : « On s’interroge, dans ce livre, sur la façon dont les peuples sont représentés : question indissolublement esthétique et politique. Les peuples aujourd’hui semblent exposés plus qu’ils ne l’ont jamais été. Ils sont, en réalité, sous-exposés dans l’ombre de leurs mises sous censure ou – pour un résultat d’invisibilité équivalent – sur-exposés dans la lumière artificielle de leurs mises en spectacle. Bref ils sont, comme trop souvent, exposés à disparaître. »
À consulter, sa première chronique Aperçues (1), sur le site de Médiapart.