Le prix Décembre a été attribué jeudi à Mathieu Riboulet pour Les œuvres de miséricorde (Verdier) par sept voix contre six à Christine Angot (Une semaine de vacances, Flammarion).
Dans Les œuvres de miséricorde, publié chez Verdier le 22 août, Mathieu Riboulet s’inspire des œuvres de miséricorde édictées par l’Eglise, allant à la rencontre des violences individuelles, sociales, sexuelles ou historiques, pour les lier à l’impératif de miséricorde qui fonde les culpabilités.
Résumé par l’éditeur :
« Donner à manger à ceux qui ont faim, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, loger les pèlerins, visiter les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts : tels sont les impératifs moraux édictés par l’Église sous le nom d’œuvres de miséricorde, que le Caravage a illustrés dans un tableau conservé à Naples, et dont tous ceux nés en culture chrétienne sont imprégnés, même s’ils ne les connaissent pas. Ces injonctions morales sont ici mises à l’épreuve de l’expérience – réelle ou imaginaire.
« Il m’a fallu comprendre comment le Corps Allemand, majuscules à l’appui, après être entré à trois reprises dans la vie française par effraction (1870, 1914, 1939), continue à façonner certains aspects de notre existence d’héritiers de cette histoire. Chemin faisant, j’ai tenté d’y voir un peu plus clair dans les violences que les hommes s’infligent – historiques, guerrières, sociales, individuelles, sexuelles, massivement subies mais de temps à autre, aussi, consenties –, dont l’art et la sexualité sont le reflet et parfois la splendide, indépassable, bienheureuse expression, et de les lier du fil de cet impératif de miséricorde qui fonde notre culpabilité pour être, de tout temps et en tous lieux, battu en brèche. » »