
Les habitants de l’île de Pâques ont dit « non » au voyage en Europe d’une de leur statue-tête. Consultés par référendum, les Pascuans ont rejeté l’expatriation d’un des mille moaïs par 789 « non » contre 94 « oui » (4 000 habitants, 1 500 inscrits, 900 suffrages exprimés.
« Le projet de transfert d’un moaï à Paris, pour y être exposé du 26 avril au 9 mai au jardin des Tuileries, explique Le Monde, avait été lancé en 2008 par les fondations italienne Mare Nostrum et française Louis-Vuitton. Il visait à faire connaître la culture de l’île, en échange d’une contribution à la préservation de son patrimoine. »
Faut-il rapprocher ce mouvement populaire pascuan de la proposition de loi de Catherine Morin-Desailly, sénatrice de la Seine-Maritime (Haute-Normandie) « visant à autoriser la restitution par la France des têtes maories à la Nouvelle-Zélande » ?
« Aujourd’hui est un jour important pour moi, écrit la sénatrice sur son blog, en date du 1er avril. J’ai été auditionnée par Colette Le Moal, députée, rapporteur à l’Assemblée Nationale de la proposition de loi autorisant la restitution des têtes maories a la Nouvelle-Zélande. Colette, qui est comme moi centriste, a souhaité défendre devant nos collègues députés en commission de la Culture le 7 avril, puis dans l’hémicycle le 29 avril prochain, ce sujet qui me tient particulièrement a cœur. J’espère que comme elle l’a annoncé, Valerie Fourneyron, notre maire, soutiendra la démarche.
Si, après le vote au Senat, le texte est voté comme semble le souhaiter notre ministre de la culture, et bien il ne restera plus qu’a envisager le rapatriement de l’ensemble des têtes maories que détiennent les musées en France dont celle du muséum de Rouen. Après des années d’attente, elles seront enfin inhumées dans le respect des traditions du peuple maori (600 000 personnes aujourd’hui) qui a toujours lutté face aux menaces pesant sur sa survie identitaire et culturelle. »
A l’heure où le Pavillon des Sessions, antenne pionnière du musée du Quai-Branly au Louvre, fête ses dix ans, les questions épineuses de la restitution d’objets d’art ont pris un aspect nouveau avec au Caire, une conférence internationale de deux jours sur la restitution des antiquités « volées ».
Le chef des Antiquités égyptiennes Zahi Hawass entend faire pression pour que soient restituées les antiquités égyptiennes volées, menaçant les musées de « rendre leurs vies misérables » s’ils refusaient d’accéder à sa demande.Au nombre des objets dont l’Egypte souhaite en priorité la restitution se trouve le buste de Néfertiti, actuellement exposé au Musée égyptien de Berlin, ainsi que la pierre de Rosette, qui se trouve au British Museum de Londres ou le zodiaque de Denderah, aujourd’hui au Louvre. La Grèce a réaffirmé sa demande de restitution des frises du Parthénon détenues par le British Museum.

On consultera avec profit le dossier pédagogique préparé par Claude Stéfani à l’occasion de l’exposition Andreas Dettloff à Rochefort en 2009.
