
Pendant la semaine de la francophonie, du 15 au 21 mars, l’École normale supérieure (Paris) s’ouvre à la francophonie, à la francophonie-monde devrait-on écrire, tant la manifestation intitulée sobrement « Semaine de la francophonie », entend se placer dans un « un décentrement salutaire ».
La semaine de cette école d’enseignement supérieure parmi les plus prestigieuses de France prend la posture de « combattre le discrédit majeur dont souffre la francophonie en France », écrivent les membres du bureau de l’association Francophonie-ENS, dont le président est Tristan Leperlier.
« Par son ampleur, il s’agira sans conteste de la plus grande manifestation de ce type à l’ENS depuis longtemps, et la plus importante de l’année dans un établissement universitaire parisien. », soulignent ses membres.
Parmi les invités, relevons les noms de Dany Laferrière (le 15 à 19h15), Ana Moï (le 16 à 18h), Kossi Efoui (le 17 à 18h), Michel Le Bris (le 18 à 14h30), Mike Ibrahim (en concert le 18), Hubert Freddy Ndong Beng (le 19 à 19h30), Souleymane Bachir Diagne (le 20 à 17h), Salim Bachi (le 20 à 19h30), Pierre Bergounioux (le 21 à 18h).
À rebours des critiques d’élitisme qui lui sont adressées (lire l’essai de Pierre Veltz, Faut-il sauver les grandes écoles ? De la culture de la sélection à la culture de l’innovation, Paris, Seuil, 2007), l’ENS affiche son ambitieuse intention de… critique de la francophonie.
« Nous voulons rompre avec la perception postcoloniale de la francophonie : un francophone est pour nous quelqu’un « capable de s’exprimer en français », et non simplement un ancien colonisé à qui le Français moyen concède avec plus ou moins de condescendance l’usage d’un bien qui appartiendrait au seul « centre » hexagonal. Le français est une langue mondiale. Avant que d’être français, Proust est un écrivain francophone, et nous espérons que notre public, acceptant ce décentrement salutaire, ne considèrera plus dégradant de se dire tel, à égalité avec 200 milions de personnes dans le monde.
Mais ce sont également les préjugés entourant la francophonie qu’il convient d’attaquer. Les cinq tables rondes interdisciplinaires que nous organisons (linguistique, littérature, histoire, sociologie, géopolitique, philosophie, sciences politiques…) tentent de montrer la complexité irréductible de la francophonie. Les détracteurs voisineront avec les promoteurs de la francophonie, afin que chacun prenne conscience qu’elle ne sera que ce que notre génération en fera.
Venez réveiller le francophone en vous. »
Clou de la semaine : le 20 à 20h30 est prévu un match d’improvisation entre l’équipe universitaire royale de Belgique contre les Nimprotequois (Ulm, Sciences-po, Médecine) Réservation obligatoire sur http://www.nimprotequoi.com. Entrée 4 euros.
Sur la Semaine de la francophonie à l’ENS, consulter le Dossier de presse.

merci de ce bel écho à notre semaine!
J’aimeJ’aime
La perception post coloniale de la francophonie ne peut venir objectivement et en premier lieu que des écrivains des anciennes colonies françaises,et en second lieu des Dom Tom qui vivent à ce jour un statut de « commune mixte » même s’ils sont de nationalité française…
Le qualificatif de » littérature périphérique » reste mieux adapté et il n’est pas de moi…
Est-ce que l’ENS pourra rompre de façon académique avec cette « perception exotique et stéréotypée » de l' »écrivant » francophone;les analystes du paysage éditorial et médiatique ont certainement la réponse !
Existe-il un franco centrisme en matière de publication(s) en France et qui classe ceux qui écrivent dans la langue de Robespierre par palier périphérique ..?
Les linguistes qui ne peuvent être que de la matrice originelle restent-ils jaloux de leurs prérogatives de propriétaires ou actionnaires de cette langue qui est revendiquée comme butin de guerre (Kateb Yacine) ou comme universalité(Edouard Glissant) dans la « Mondialité » ?
La langue française serait-elle en train de passer du statut de langue de culture à celui de langue de combat ?
La problématique est posée à l’ ENS !
Mourad Salim Houssine,psychologue et écrivain, Oran,
Parus:
-« Le sanglier d’Hippone » janvier 2011, éditions Edilivre et Aparis,
-« Terriens,réveillez-vous! » février 2012 ,
J’aimeJ’aime