Chœur de femmes

Même si vous êtes très occupés, ou passablement occupées, stressés ou saturées comme un agenda de ministre reconduit dans ses fonctions, même si des représentations affichent complet, je vous recommande tout particulièrement cette pièce au Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis, La guerre n’a pas un visage de femme.

Premier livre de Svetlana Alexievitch, écrit à l’âge de 27 ans, cet essai documentaire est composé de ses questions et réflexions, et des témoignages d’anciennes combattantes de la Grande Guerre patriotique (expression par laquelle l’Union sociétique, puis la Russie désignent le conflit qui opposa la première à l’Allemagne nazie entre 1941 et 1945, autrement dit la Seconde Guerre mondiale sur son front est-européen).

(c) Christophe Raynaud de Lage

La mise en scène de Julie Deliquet est une admirable réussite théâtrale, qui donne naissance à une partition chorale de dix comédiennes, toutes excellentes, partition faite de prises de paroles étonnantes, car « la guerre n’a – vraiment – pas un visage de femme ». Alexievitch puis Deliquet restaurent la dignité perdue des femmes en guerre, parmi un million qui se sont engagées.

« Cinq cents entretiens, après quoi j’ai cessé de compter, les visages se sont effacés de ma mémoire, ne me sont restées que les voix. Tout un chœur qui résonne encore en ma mémoire », écrit Svetlana Alexievitch, dans son livre, dont l’intention était d’ « écrire une histoire féminine de la guerre ».

Avec un peu de chance, vous aurez une place, vous ne le regretterez pas. Dossier sur la pièce ici : https://tgp.theatregerardphilipe.com/la-guerre-na-pas-un-visage-de-femme/

Sinon, la pièce sera en tournée en 2026. En attendant, on peut toujours lire le livre, ce qui est loin d’être négligeable (éd. J’ai lu).

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