Edouard Glissant nous quittait il y a dix ans, le 3 février 2011.
Les éditions La Découverte rééditent des textes d’intervention signés Edouard Glissant, Patrick Chamoiseau dans un livre intitulé « Manifestes », où Chamoiseau revient dans un avant-propos sur « la capacité d’indignation » d’Edouard Glissant et sa « connaissance sensible ». Dans une postface Edwy Plenel écrit : « Associant indissolublement le Tout-Monde et le Tout-Vivant, la relation des humains entre eux et celles des humains à la nature, ces manifestes fondent un humanisme radical… »
Dans un entretien au Salon du livre de Paris, en 2010, un an avant sa mort, Edouard Glissant nous accordait un entretien à l’occasion de la sortie chez Galaade d’un livre de ses lectures, « La Terre, le feu, l’eau et les vents. Une anthologie de la poésie du Tout-monde ». Cet entretien d’une dizaine de minutes pour la chaîne de télévision France Ô, avait été mis en ligne par le site de France-Télévisons Culturebox.
⏩ Lien vers l’entretien filmé : https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/entretien-avec-edouard-glissant_3323831.html

La revue Francofonia a transcrit l’intégralité de cet entretien dans son numéro 63 de l’automne 2012 : https://www.jstor.org/stable/43017039?seq=1
Extrait des propos d’Edouard Glissant, mars 2010 :
« J’ai toujours adoré : « Voici le temps de nous séparer, moi pour mourir et vous pour vivre. Qui de nous a le meilleur sort ? Nul ne le sait si ce n’est la divinité. » Cette phrase m’a toujours habitée. Elle est de Socrate. Bon… rapportée par Platon dans « L’Apologie de Socrate ». Et bien c’est dedans et ça a déclenché d’autres événements poétiques. I y a un poème précolombien qui est magnifique, exceptionnel, où l’auteur dit : « Il ne restera rien de nous… Nous ne serons pas une montagne… nous ne serons pas une montagne sacrée… Nous quitterons le monde nous aussi… » ça c’est une réponse à Socrate. »
