Le Monde du 3/08/20 entame une série de six nouvelles écrites à partir du mot « féminité ». La première à s’y coller est Maylis de Kerangal (autrice de Réparer les vivants, 2014), qui l’a écrite un peu vite.
L’histoire : pour adopter une voix de radio, « plus masculine », supposée être « plus rassurante », et avoir une chance de passer au micro, Zoé transforme sa « voix de chiotte » avec l’aide d’un coach. Son amie remarque le changement, de « ruisseau » à « limaille de fer ».
Cette nouvelle est un vrai festival… de couleurs liquides.
un festival de couleurs :
« une belle couleur orange
le bâtonnet rouge
le caban noir
le rouge à lèvres andrinople (Andrinople, ancien nom de la ville turque d’Edirne)
le halo rougeoyant des braseros
deux white russians
deux autres white russians, des cocktails de lait et de vodka
des lueurs orangées
encore deux white russians »
Des clichés exotiques :
« un fond sonore de forêt tropicale
la terrasse du Babylonian Café
sa chanson tel un patio andalou »
Le goût des adjectifs liquides :
« la reconnaître solaire, passionnée et ambitieuse
un timbre clair et vif
un silence d’une densité de platine
elle était lucide et déterminée ».
Bref, on attend d’autres nouvelles.