Attirés par les lumières du Louvre
ce sont des passants ordinaires
en surplomb d’une cour intérieure.
Derrière une vitre,
c’est comme un aquarium géant
de statues, blanches, vertes,
étonnantes présences
qui accrochent le regard.
Bascule un vertige,
un dialogue muet,
un figement de questions :
pourquoi faut-il que
la vie prenne des formes immobiles
tellement vivantes ?
pourquoi ce désir du sculpteur ?
Cour extérieure, devant les pyramides,
al-ahram ?
une femme jeune comme
figée par le froid d’avril
prend la pose mais
hésite à laisser tomber
son manteau…
Un photographe
essaie de sceller cet instant
elle, dans la lumière
lui, dans le désir.
Les passants ordinaires
glissent vaguement entre les regards
deviennent lucioles
parmi des pointillés d’existence nocturne
dans un tic-tac sans retour
et mesurent leur chance
de voler un laps de temps.