La Peau de chagrin, l’un des premiers romans de Balzac, renferme quelques mots d’arabe…
Le thème central en est le conflit entre désir et longévité. La peau de chagrin magique représente la force vitale de son propriétaire, et se racornit à chaque satisfaction de son désir d’autant plus s’il vise à l’accroissement de puissance. Faisant fi de la mise en garde de l’antiquaire qui lui offre cette peau, le héros s’entoure de richesses pour se retrouver misérable et décrépit à la fin du roman. (Wikipédia avec illustration ci-dessous d’Adrien Moreau)
L’expression « peau de chagrin » est entrée dans le langage commun pour désigner tout ce qui se réduit invinciblement à l’usage, comme l’atteste le Trésor de la langue française (TLF) :
Dans le roman de Balzac, voici le passage extrait de la première partie, Le Talisman :
— Ah ! vous lisez couramment le sanscrit, dit le vieillard. Peut-être avez-vous voyagé en Perse ou dans le Bengale ?
— Non, monsieur, répondit le jeune homme en tâtant avec curiosité cette peau symbolique, assez semblable à une feuille de métal par son peu de flexibilité. »
Extrait (arabe traduit en français) de La Peau de chagrin (1831) d’Honoré de Balzac, lui même présenté sour le titre « Noir chagrin » par Fabienne Alice dans la petite anthologie Le goût du noir, au Mercure de France. Fabienne Alice commente ainsi la confusion anecdotique sanscrit/arabe par Balzac : « Le texte figurant sur le chagrin est en arabe, non en sanscrit, comme le précise l’histoire. À sa parution, le livre ne montre qu’une version française ; Balzac demande plus trad une traduction à un orientaliste qui fournit une version arabe. Or l’écrivain ne corrige pas les pages sur lesquelles il évoque du sanscrit ! »
À noter que dans l’expression « si tu me possèdes », soit : « law malaktani » [ لو ملكتني ], on retrouve la racine du mot « roi » ou « malik », littéralement : « Si tu es mon roi… » (!).