Qu’elle me laisse bouche bée
Amolli que je suis
Dans la fièvre de ses lèvres
Sur la crête d’un baiser
Quand infuse
Sa parole
Dans le silence
D’un corps en suspens
Un soir, fil-de-fériste à la surface du désir
Un autre, papillon d’illusion
Fêtu qui se cogne au feu d’un silex
Braise enfouie dans la cendre
Un autre encore, puiseur qui s’essouffle
Malheur des gouffres amers
Suspendu à la virgule de ses vocalises
Largué comme voile sans mât
Alors s’en va, s’abîme, s’arrime
Au tic-tac de sisyphe.
Deux étrangers obliquent
L’un est dans les affres
Ô solitude !
L’autre dans la transe
Sublime déchéance
Non ! triste distance
Des corps évanescents
Ki Uid, Poèmes limules, éditions tonales.