Un livre de philo africaine sélectionné pour le Prix Essai France Télévisions 2014

Très heureux de signaler avec Katia Martin, coordinatrice du Prix, la sélection de six ouvrages en lice pour le Prix essai France Télévisions 2014. Vingt-et-un lecteurs ont deux mois pour lire ces ouvrages. Ils se réuniront le jour de l’inauguration du Salon du livre de Paris, jeudi 20 mars, pour choisir un lauréat… À vos lectures :

  • Stéphane Audoin-Rouzeau, Quelle histoire. Un récit de filiation (1914-2014) – Editions du Seuil
  • Souleymane Bachir Diagne, L’encre des savants. Réflexions sur la philosophie en Afrique – Présence Africaine Editions
  • Etienne Klein, En cherchant Majorana. Le physicien absolu – Editions des Equateurs
  • Gilles Lapouge, L’âne et l’abeille – Editions Albin Michel
  • Boualem Sansal, Gouverner au nom d’Allah. Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe – Editions Gallimard
  • Sandrine Treiner, L’idée d’une tombe sans nom – Editions Grasset.

 

Pourquoi envisager une philosophie africaine alors que la philosophie tout court a prétention à l’universalité ? A quoi pourrait-être utile cette philosophie africaine ? Souleymane Bachir Diagne, enseignant à l’université Columbia de New-York, entreprend de vulgariser ses connaissances dans une nouvelle collection de livres chez Présence africaine.

Au milieu des années 1970, sont apparus les nouveaux philosophes. Les années 2015 seront-elles celles des philosophies africaines ? Question légitime au vu de la production éditoriale récente.

Nées dans les universités africaines, françaises et américaines ces nouvelles philosophies sont nomades. Elles puisent dans la réalité africaine de quoi exercer leur réflexion critique.

Elles donnent de quoi penser les conflits ethniques, comme nous le rappelle le 20e anniversaire du génocide des Tutsis au Rwanda, ou l’esthétique des arts dits premiers célébrés dans les musées occidentaux ou encore les prétendues cultures orales « soumises » à la tradition : les sujets que prennent en compte les philosophies africaines ne manquent pas.

Nouveaux nouveaux philosophes

Face à la philosophie historiquement représentée par la pensée grecque, deux ouvrages récents dans une nouvelle collection éditée par Présence africaine, permettent à tout un chacun de faire de la philosophie comparée.
D’abord Philosophies africaines de Séverine Kodjo-Grandvaux et  L’encre des savants de Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais, qui est responsable de la collection. Et ce dernier n’entend pas rester à la parole de Senghor : « L’émotion est nègre, comme la raison est hellène ».
Le titre de l’essai de Souleymane Bachir Diagne se veut « précis » de vulgarisation philosophique. Il insiste sur le rôle historique de l’Afrique de l’écrit. Il déconstruit le vieil adage : « En Afrique, quand un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui brûle. » Non, dit-il, l’Afrique n’est pas qu’oralité. Elle s’écrit depuis toujours, au moins depuis Saint-Augustin, comme en témoignent les nombreux manuscrits des bibliothèques de Tombouctou.
Preuve de l’engouement pour ces « nouveaux nouveaux philosophes », son essai Comment philosopher en Islam en en est à sa troisième édition chez Philippe Rey.

 

Voir l’entretien avec le philosophe Souleymane Bachir Diagne interrogé par Nadia Yala Kisukidi :

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