Después de Lucía, c’est-à-dire, traduit du mexicain, « Après Lucia ». Car après la mort de Lucia dans un accident de voiture il y a six mois, il faut se reconstruire. Son mari Roberto (Hernán Mendoza) s’installe à Mexico avec sa fille Alejandra (remarquable Tessa Ia), qui se retrouve dans une nouvelle classe. Elle deviendra bouc émissaire : brimades, humiliations, viols en réunion, autant d’épreuves filmées avec une maîtrise glaçante par Michel Franco, où se cogne l’œil du spectateur, soumis lui-même à l’épreuve du film, dont il ne peut s’échapper, presque comme proie. Le harcèlement n’est pas que d’actualité. Pour Franco, il se déploie en plans fixes comme l’observation clinique de cette petite société de malheur, camarades de classe devenus bourreaux, mutisme d’Alejandra qui ne dit rien à son père. Dernière séquence exaltée où un plan séquence à la fixité insoutenable nous embarque pour un voyage sans retour.