Djembé congolais à Wellington (Nicolas Kurtovitch, chronique 5)

Depuis le 18 novembre, on retrouve avec plaisir et amitié Nicolas Kurtovitch pour sa chronique hebdomadaire depuis Wellington (Nouvelle-Zélande). L’écrivain calédonien est en résidence d’écriture au Randell Cottage .

 

Dimanche, tout commence à partir de 11 heures du matin. Le « brunch », le « breakfast », la simple tasse de café, ce ne sera pas avant 11 heures, avec un peu de chance. Le café en bas de la rue ce sera 10 heures. Mais à partir de 11h, tout fonctionne à plein régime, dans le commerce s’entend. Les librairies sont ouvertes, les restaurants, les cafés donc, les boutiques spécialisées, vêtements, aménagement, cuisine, équipement, quincailleries, magasins alternatifs, macrobiotiques, disquaires, dont le fameux et très intéressant « New boat », concurrent du « Real Groovy », parfumeries, bijouteries, tout fonctionne, il y a du monde partout, il est maintenant quinze heures, et cette agitation n’est pas uniquement due à la proximité des fêtes, me dit Geoff Cush, avec qui je suis. Il me dit que tout à changer dans les années quatre-vingts. C’est ainsi dans le monde entier me dit-il, sauf en France d’où il arrive après six mois de voyage dans toute l’Europe du nord. Il y a encore beaucoup de « choses amusantes » en France, ils sont « encore dans la nostalgie », ce sont ses propres termes. C’est donc ainsi que les Anglo-saxons voient les Français, sur cette question de l’ouverture des commerces le dimanche. Le débat n’a pas duré à Wellington, tout le monde était d’accord. Ce qui lui semble une évidence, et Geoff n’est pas un suppôt du capitalisme sauvage et triomphant. Non : « réaliste », me dit-il. Le sommes-nous en Nouvelle Calédonie où il est toujours impossible de faire admettre « l’heure d’été », adoptée dans pratiquement le monde entier, même en France, malgré la nostalgie ! Serions-nous à deux cent cinquante mille habitants, plus malins que les six milliards de terriens restants ? Et encore ! Je suis certain que beaucoup de Calédoniens y sont favorables ! Le ratio devient carrément surréaliste. Alors, quid de l’explication ? A propos, en ce moment il fait jour à Wellington jusqu’à vingt heures trente, facile, et nuit à Nouméa dès dix-huit heures trente, devinez où sont les rues les centres ville les plus agréables en fin de journée ? Et ce n’est pas qu’une question de latitude.

Geoff m’a emmené au lancement organisé par une petite maison d’édition de Wellington, Headworx , spécialisée dans la poésie – elle reçoit chaque année un budget suffisant à l’édition d’une demi-douzaine de recueils, et d’une complète.-

HeadworX invites you to their Launch/Xmas Party 2007 (Aujourd’hui trois livres sont présentés) :

Speaking in Tongues de L. E. Scott. A book of all new poems by jazz poet/writer L E Scott. 80 pages.


Dream Boat de Tony Beyer
A must-have selection of Beyer’s poems, from the 1970s to the new millennium. 224 pages.

Private Detective de Mark Pirie
Handprinted book published by Dunedin’s Kilmog Press
A hand-made book published in Kilmog’s new poetry series that includes works by Peter Olds, Stephen Oliver, Bob Orr, and Sandra Bell.

Venue: Wellington Arts Centre, Upstairs, back room, Abel Smith Street (next to Real Groovy)
Time: 3.00-5.30pm
Date: Sunday 16 December 2007
Drinks and book sales from
3.00pm.
Launch speeches and music to follow.
Merry Christmas and a Happy New Year from HeadworX

C’était très sympathique, sans prétention, beaucoup de lectures, courtes, un peu de musique dont trois chants par un artiste congolais avec qui j’ai pu discuter en français. Il s’accompagne seul au « djembé ». Sa musique est d’une grande douceur, il joue de son instrument avec une précision extrême, variant les volumes et les tonalités, ne tombant jamais dans la démonstration ou l’exotisme bon marché.

Demain notre ami Yves Borrini arrive, d’autres arrivées vont se succéder. La première partie de ma résidence se termine, une autre débute. Je ne serai plus seul. L’écriture sera autre. C’est très bien.

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