Sur la Namibie, lire Brink

 Andre Brink (South Africa) 

Avant d’avoir droit à un prime time rugbystique, la valeureuse Namibie (étrillée honteusement 87-10 par une équipe de France qui comptait dans ses rangs un joueur de plus et pas mal de Toulousains) était une colonie allemande, le Sud-Ouest africain. La Namibie actuelle, indépendante depuis 1990, est le résultat d’une histoire méconnue mais sidérante, que le roman d’André Brink, Au-delà du silence, a révélé sous un angle nouveau lors de sa parution en français en 2003.

Sur le plan historique, rappelons pour être bref qu’aux premiers Boschimans vont succéder les Khoisans puis les Bantous (Hereros et Ovambos) puis les Allemands qui en font un protectorat en 1864.

En 1904, le général Lothar Von Trotha va devenir célèbre par l’un des premiers génocides de l’histoire. Ce gouverneur signe un ordre d’extermination selon lequel « À l’intérieur des frontières allemandes, chaque Herero, armé ou non armé, sera abattu. Je n’accepterai pas plus de femmes ou d’enfants. »

Pour la commémoration du centenaire de ces massacres, le 16 août 2004, le gouvernement allemand présente ses excuses officielles, historiques et morales et les qualifie de « génocide ».

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(Swakopmund, cité touristique et coloniale, photo Georgio)

En 1920, la Société des Nations autorise l’annexion du Sud-Ouest africain par l’Afrique du Sud sa voisine.

En 1979, l’apartheid est aboli dans le Sud-Ouest africain.

En 1990, l’apartheid est aboli en Afrique du Sud.

Le 21 mars 1990, la Namibie devient indépendante.

(photo Christophe Gondouin)

En 2003, est publié chez Stock en français grâce au traducteur Bernard Turle, Au-delà du silence, le roman signé André Brink, le célèbre écrivain sud-africain.

 

Au-delà du silence, en deux mots : Nous sommes au début du XXe siècle. L’Allemagne envoie dans sa lointaine colonie africaine des convois entiers de femmes. Elles doivent servir d’épouses aux soldats de l’Empire. En réalité elles suivront le sort tragique d’Hanna X, comme chair à colons. Violée, défigurée, la jeune femme organise sa révolte. Elle se place à la tête d’une armée de femmes allemandes et indigènes unies contre la brutalité coloniale.

L’intérêt du roman, en deux lignes : Le roman d’André Brink est le récit de la destruction d’une femme et de sa reconstruction par la haine et le désir de vengeance. C’est l’histoire bouleversante d’une rédemption.

Ce qu’en a dit le traducteur, Bernard Turle, en deux phrases : « C’est l’un des personnages les plus violents, les plus forts mais aussi les plus attachants à qui j’aie dû donner une voix française. Sa traversée du désert est peuplée de figures trempées comme elle dans l’airain, pétries par la tourmente, d’une humanité exemplaire ».  

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