
L’histoire des atlas est vieille comme le monde… mais le monde a la fragilité d’une onde au vu de la douzième édition du Times comprehensive atlas of the world. Depuis la précédente édition, il y a quatre ans, les cartographes ont constaté les effets sinistres du réchauffement climatique. Ils ont dû le redessiner pour cause d’inventaire à la baisse.
– au Bangladesh, le niveau de la mer monte de 3 mm par an, ce qui contribue à redessiner la côte ;
– en Alaska, la mer grignote la côte de 3 m par an ;
– la forêt tropicale diminue au rythme de 1% par an ;
– le lac Tchad a perdu 95% de sa surface depuis 1963…
Donc, en 1967, quand on m’offre mon premier livre, l’Atlas de Reader’s Digest, il était déjà trop tard ? le lac Tchad commençait à régresser et la mer Morte à baisser de niveau.
Depuis le bouclage du monde par Colomb en 1492, notre imaginaire surfait sur des mappemondes en expansion.
Le summun de l’exploration, l’extase des cartographes a pour date précise 1644, date clé de la découverte de l’Australie et de son rattachement au monde dessiné en planisphères…
Aux antipodes, on pratiquait le déséquilibre cartographique, le recentrage des points de vue avec les cartes upside down des Wallabies, façon de voir le monde à l’endroit – du point de vue des habitants antipodiaux…
En 1993, Albert Jacquard écrivait Voici venu le temps du monde fini.
Le 21 août 2006, le blog Papalagui publie sa célèbre note sur les cartes « upside down ».
Le 3 septembre 2007, un atlas de référence doit revoir le monde à la baisse.

le feuilleton permanent de l’orchestration du monde…
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