Nathacha Appanah collectionne les  » A « , les prix littéraires et les traductions

 Le Dernier frère est le quatrième roman de Nathacha Appanah, paru aux éditions de l’Olivier. Les trois premiers ont été édités par Gallimard dans la collection  » Continents noirs « . Vu l’accueil des libraires et la qualité du texte, Nathacha Appanah a remporté un prix supplémentaire lors de cette rentrée littéraire, le prix du roman Fnac 2007. Les trois premiers romans avaient été récompensés par cinq prix, avec une constance : les prix du public.

a) Les Rochers de Poudre d’Or, prix RFO du livre en 2003, prix Rosine Perrier 2004 ;

a) Blue Bay Palace, grand prix littéraire des océans Indien et Pacifique en 2004 ;

a) La Noce d’Anna, prix Passion 2006, prix grand public du Salon du livre de Paris en 2006. 

Les rochers de poudre d'or  Blue Bay palace  La noce d\\\\\\'Anna

L’accueil des libraires :

Pour Anne Crignon du Nouvel Observateur (n° du 23 août), « les six favoris » de son panel de libraires sont pour cette rentrée littéraire : Le Canapé rouge, Michèle Lesbre, éd. Sabine Wespieser ; Le Rapport de Brodeck, Philippe Claudel, éd. Stock ; Le Dernier frère, Nathacha Appanah, éd. de l’Olivier ; La Délégation norvégienne, Hugo Boris, chez Belfond ; Cochon d’Allemand, Knud Romer, éd. Les Allusifs ; La Bâtarde d’Istanbul, Elif Shafak, Phébus et La Physique des catastrophes, Marisha Pessl, édité par Gallimard.

La qualité du texte : 

Ce roman est un rêve. Le rêve de Raj. Pas la rage en rêve, non, la vie de Raj, septuagénaire (quel mot septuagénaire !), la vie de Raj qui a perdu, lorsqu’il avait dix ans, ses deux frères, victimes d’un accident alors qu’ils jouaient tous les trois près d’une rivière en crue. La vie de Raj remémorée comme distillée au goutte à goutte des souvenirs d’enfance où chaque mot est pesé comme once de mémoire vive et flottante à la fois. 

Raj s’appelle Raj car il vit à l’île Maurice. Au soir de sa vie, Raj rêve de David quand, jeunes garçons, tous deux s’étaient pris d’amitié. David sera  » le dernier frère  » accordé en amitié au survivant de la catastrophe familiale, Raj. 

David comme l’étoile du même nom. Car David est juif, interné dans un camp, survivant d’une autre catastrophe, génocidaire celle-là. David était avec 1500 Juifs à bord de l’Atlantic qui accosta le 26 décembre 1940 à Port-Louis, capitale de Maurice. Ils avaient été refoulés de Palestine et déportés dans cette colonie britannique.

David et Raj sont frères en survivance.  

Le dernier frère n’est pas un roman historique où l’écriture serait simple vernis alibi. L’Histoire pourrait écraser l’histoire contée. Mais les personnages ont une épaisseur tragique qui prend au coeur dans une atmosphère faite des champs de canne, de violence paternelle et de tendresse maternelle. 

Le silence des Shagos Une autre auteur mauricienne s’était emparée de la mémoire récente mais oubliée de l’île. Dans Le silence des Chagos (chez l’Olivier déjà), Shenaz Patel reconstituait le fil d’une déportation de cet archipel à l’île Maurice britannique de centaines d’insulaires pour cause de base américaine (sur l’île de Diego Garcia). A la reconstitution et à l’évocation, Nathacha Appanah a préféré le travail littéraire du ressassement patient des souvenirs.

Le Dernier frère s’inscrit dans cette île littéraire dont la violence contenue, à la poésie permanente, nous a été apprise par des écrivains de talent : Ananda Devi, Carl de Souza, Barlen Pyamootoo, Edouard Maunick, Jean-Marie G. Le Clézio. Car Maurice est violente. Le rêve de Raj, pris entre Histoire et violence familiale nous subjugue. 

Extrait du Dernier frère (p. 52) :

Je pense que si j’avais été un garçon ordinaire, sans histoire – par là, je veux dire un garçon qui n’aurait pas vécu dans un taudis pendant les premières années de sa vie, qui n’aurait pas perdu ses deux frères le même jour, un garçon qui aurait eu des amis pour jouer et qui ne se blottirait pas dans des trous creusés à même la terre ou en équilibre, sur des branches, un garçon qui ne parlerait pas pendant des heures et des heures, un garçon qui en fermant les yeux la nuit verrait autre chose que le corps de son petit frère coincé sous un rocher -, je ne serais pas resté longtemps là et cette drôle de prison m’aurait ennuyé. Mais j’étais Raj et j’aimais les coins sombres et les lieux immobiles.

L’accueil des éditeurs étrangers : 

Voici le communiqué que les éditions de l’Olivier publient à l’occasion de la parution du Dernier frère :  » Après le gros succès de vente à l’étranger d’Agnès Desarthe (Mangez-moi) en 2006, c’est maintenant au tour de Nathacha Appanah de battre des records : avant sa parution en librairie le 23 août, Le Dernier frère a fait l’objet de 7 contrats de traduction, y compris en langue anglaise. En Italie (Rizzoli), en Allemagne (Knaus) et aux Pays-Bas (De Bezige Bij), le montant des à-valoir a atteint un niveau très élevé. Les droits ont été négociés par le service des droits étrangers du Seuil.Née à l’île Maurice, Nathacha Appanah a publié trois romans aux éditions Gallimard avant de rejoindre L’Olivier. « 

Anecdote : 

Une note A dans le système ECTS signifie « résultat remarquable, avec seulement quelques insuffisances mineures ». La Commission européenne a mis en place un système de crédits universitaires dit ECTS pour « European Credit Transfer System », dans le but d’harmoniser la structure de l’enseignement supérieur européen, et donc de favoriser la mobilité en facilitant la reconnaissance des études effectuées à l’étranger

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