Un label du documentaire d’auteur, telle apparaît la Collection 1001 films documentaires, présentée à Lussas lors des États généraux du film documentaire.
Certaines de ces pépites ont été projetées, dont plusieurs en plein air, devant 700 spectateurs, dont L’île aux fleurs, de Jorge Furtado (1989) et le film Les Saisons, d’Artavazd Pelechian (1975) : sur la musique de Vivaldi Les Quatre saisons, les images nous offrent un poème lyrique et dantesque de bergers d’Arménie, athlètes de la transhumance, pratiquant glissades à flanc de montagne sur des traîneaux de paille et sauvetage de brebis égarées dans un torrent bouillonnant.

D’autres en salle de L’imaginaire : le très maîtrisé Afrique-sur-Seine (1955), de Paulin Soumanou Vieyra et le beau film de Rayane Mcirdi (2021) Le Jardin.
Ces films ont un point commun : ils sont inoubliables.

Ces mille et un récits de tous les pays, des films documentaires d’auteur, en cours de collecte, tissent une « planète documentaire » où personnages comme spectateurs, peuvent exister non pas en grand mais au singulier.
Depuis l’an dernier, la SCAM, la Cinémathèque du documentaire et Cinémas Documentaires Lussas se sont associés pour élaborer cette collection de 1001 films documentaires « représentatives d’un siècle de cinéma documentaire d’auteur, d’autrice ».
Une démarche qui s’inspire du travail de la Cinémathèque idéale des banlieues du monde (responsable Amélie Galli) qui interroge « les logiques d’assignation ou d’invisibilisation qui conditionnent la représentation des périphéries ». À l’origine, la démarche d’Alice Diop avec une première liste de « films de banlieue » aimés : Maurice Pialat, L’amour existe, 1960 ; Marguerite Duras, Les Mains négatives, 1979 ; Mehdi Charef, Le Thé au harem d’Archimède, 1985.
La collection 1001 films documentaires entend réunir d’ici l’automne un patrimoine d’un siècle de films d’auteurs, cinq cents, réalisés entre 1920 (dont Nanouk l’esquimau, de Robert Flaherty, réalisé en 1922) et 2000, cinq cents entre 2000 et 2020, dont un tiers réalisés par des femmes. Les cinéastes de cent cinquante pays ont répondu présent. L’objectif est de réunir les documentaires de 1001 auteurs, autrices.
Arnaud Lambert assure la coordination du projet.
Selon Thierry Garrel, ancien directeur de l’unité documentaires de la chaîne franco-allemande ARTE, « ce n’est pas un palmarès ». « Le documentaire est un acte de critique et les auteurs se parlent entre eux à travers les documentaires. Il reste une question : une fois la liste établie comment faire pour que les films rencontrent des publics ? »
Parmi les questions du public : « Pourquoi ne pas envoyer cette liste dans l’espace ? »
