Lussas, échos du monde (5/11) 

Quand, sous le chapiteau de la SCAM (Société civile des auteurs multimédia) on présentera le film conceptuel allemand de 1969 Die Unterdrückung der Frau ist vor allem an dem Verhalten der Frauen selber zu erkennen (L’oppression de la femme se manifeste dans le comportement de la femme elle-même), une spectatrice soulignera l’heureux hasard du tintement des cloches de l’église de Lussas, à 11h, avec à l’écran un panorama à 360° sur le jardin devant la maison, un plan d’ailleurs totalement « gratuit » lors d’une pause du protagoniste, selon le programmateur Ferederico Rossin, très inspiré ce matin-là. 

Christoph Hemmerling dans le film d’Hellmuth Costard.

Une pépite que ce film où Hellmuth Costard montre une femme dans la réalisation de ses tâches domestiques. L’effet d’oppression (Unterdrückung), voire d’aliénation est manifeste. Un rôle silencieux et méticuleux joué par un homme, Christoph Hemmerling, ce qui révèle toute l’absurdité des scènes du quotidien, quelquefois doublement filmées, sous un autre angle. « C’est jouissif », réagissent certains spectateurs, éloignés de deux générations de l’époque du film. La société a changé, 68 est loin, pas dans les mémoires…

Ainsi la relation étroite entre le lieu du festival et le contenu des films crée un « effet Lussas » qui se traduit par une empathie palpable entre la salle et l’écran, entre l’extrême attention du public et les documentaires programmés, entre la réalité qui se manifeste par les cloches de l’église du village et le réel que l’écran magnifie.

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