La voie du Japon 道

Si tous les chemins mènent à Rome, quelle voie mène au Japon ? Ou quelles voies ? Celle d’un exotisme à portée d’Européen en mal d’authenticité ? Celle des mangas et animés, qui seraient la voix commune aux jeunesses nippone et occidentale ? La voie d’un bouddhisme zen recyclé tendance méditation à la coule ? La voie reproductible du Japon instagrammable ? Celle des multiples arts traditionnels, de la calligraphie au haïku, de l’ikebana à l’art du thé ? La quête du beau sous forme de jardins, de théâtre nô, de temples et sanctuaires ? Une nature d’archipel sismique, de la quiétude à l’emportement cataclysmique ? Une humanité à l’étiquette polie à l’extrême ?

Les perspectives d’une littérature hétéroclite ? Celle d’un roman où le voyage dans le temps a le goût d’un café chaud, avec Toshikazu Kawaguchi, auteur du Café du temps retrouvé (traduit du japonais par Mathilde Tamae-Bouhon. Albin Michel, 2022) ou celle d’une dystopie délirante comme le roman de Shozo Numa, Yapou, bétail humain (traduit du japonais par Sylvain Cardonnel, éditons Laurence Viallet, 2022) ?

Comment écrire 道 [dô], conseils du calligraphe Matsumoto Shoeido.

Dans cette voie du Japon, comment se confronter à l’altérité ? par la langue ? par l’image ? par le voyage ? 

Si le Japon est un pays, un archipel de culture, un monde de sensations fantasmées avant d’être vécues, quel guide choisir ? Quelle initiation pourrait nous en donner le goût ? Livres, films, rencontres ? En surfant sur ce rêve de Japon, autant qu’un Japon de rêve, quel voyage se dessine ? Qu’allons nous traverser ? Et qu’est-ce qui va nous traverser ? 

Comment se prépare un voyage ? 

Par exemple, au Japon. 

En suivant le guide. Ou les guides. 

Un par jour de septembre.

Ce sont les voies 道 du Japon. 

(Les suivre, puis les oublier.)

Demain : 1. La voie d’Amélie Nothomb.

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