Guadalajara récompense Margo Glantz… et Folies d’encre

« Bashevis Singer dit, quelque part : « Les Juifs ne consignent pas leur histoire, ils n’ont pas le sens de la chronologie. C’est comme s’ils savaient de manière instinctive que le temps et l’espace dont une simple illusion. » Cette sensation d’un temps long, gélatineux, contracté et prêt à se réduire en un thème aux multiples variations et cadences, s’accorde à la vie de mes parents et aux conversations répétées d’où soudain sort une étincelle. Elle illumine un fait décalé de la chronologie idéale que l’histoire veut nous faire avaler. Le temps est un espace calligraphié se répétant perpétuellement, dans les constantes litanies avec lesquelles le juif religieux mesure sa vie. »

Margo Glantz, Les Généalogies, Éditions Folies d’encre, p. 29.

« Trois jours après l’attribution du prestigieux prix Cervantes à l’Espagnole Ana Maria Matute, 84 ans, c’est une autre femme, la Mexicaine Margo Glantz, qui a reçu le prix de la Foire internationale du livre de Guadalajara, au Mexique, doté de 150 000 dollars (114 000 euros). Romancière, essayiste et universitaire, Margo Glantz est âgée de 80 ans. Dans les Généalogies, l’un de ses rares ouvrages disponibles en français, elle part à la recherche de ses origines juives ukrainiennes et s’interroge avec humour sur l’identité mexicaine. Principal salon du livre en langue espagnole dans le monde, la Foire de Guadalajara attend 600 000 visiteurs d’ici au 5 décembre. Parmi les 500 auteurs invités, le prix Nobel français J.-M. G. Le Clézio, qui y a déclaré, samedi, en conférence de presse : « La littérature n’est pas faite pour guérir mais pour donner des maux de tête. » Libération, 29/11/10.

« La répétition est une des formes poétiques les plus simples. Je l’ai toujours vécue. On emploie aussi l’énumération, qui est le signe dominant de mon enfance. Nous traversions des rues et des maisons, je ne m’en souviens presque plus. Nous avons vécu dans la rue Amsterdam, au coin de la rue Michoacan, et dans la rue Axtlico, à l’angle de la rue Juanacatlan (désormais rebaptisée, par cette violence contre les noms qui altère notre vies) mes parents ont connu la rue des Capuchinos avant qu’elle ne reçoive le nom long et désormais obsolète de Venustiano Carranza. »

Les Généalogies, p. 149.

Margo Glantz, qui est francophone, était l’invitée du Salon du livre de Paris, en mars 2009 :

http://www.dailymotion.com/swf/video/x8ofxc_margo-glantz_creation?additionalInfos=0Margo Glantz
envoyé par slal.

(À noter que ce seul ouvrage de Margo Glantz édité en français l’est pas Folies d’encre, qui n’est donc pas qu’une librairie, fût-elle des plus accueillantes, mais aussi une maison d’édition.)

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