Conseiller aux langages

Découvert dans le papier d’Yves-Marie Labé, dans Le Monde du 13 mai, à propos de la BD Quai d’Orsay, signée Christophe Blain et Abel Lansac, ce titre nobiliaire et diplomatique conféré au même Lansac lorsqu’il était responsable des discours au cabinet de l’ancien ministre des affaires étrangères, Dominique de Villepin : Abel Lansac était « conseiller aux langages ».

Ce « conseiller aux langages » prenait-il en compte la langue de bois ? la langue verte ? la langue vivante ? une novlangue ? « Conseiller aux langages », c’est plus précis, et en même temps plus terrifiant que « conseiller en communication », c’est l’éminence suprême des signes. Langages est au pluriel, marquant ainsi une possibilité, un choix. Au singulier, ce serait une simple affaire de savoir-vivre, de maintien.

Conseiller c’est, nous dit le TLF : « Indiquer à quelqu’un ce qu’il devrait faire ou ne pas faire. » Quand dire, c’est faire, nous explique Austin, tant à un certain niveau, dire est un pouvoir.

Dans la Bible, au commencement était le Verbe. Au Quai d’Orsay, à la fin était le conseiller aux langages.

Un commentaire

  1. Avatar de Inconnu

    Est-on si loin des fameux « éléments de langage » qui sont dispensés depuis l’Elysée par les conseillers en communication pour les ministres et autres responsables politiques de l’UMP devant se produire sur les plateaux de télé, après, par exemple, une défaite électorale ?

    « A élections régionales, conséquences régionales » avait proclamé récemment le chef d’orchestre !

    Le « conseiller aux langages » est donc, en quelque sorte, un « conseiller aux éléments » – et il peut même se mêler de météo et du nuage de cendres qui gêne tant les touristes aéroportés.

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