Florence Noiville (Le Monde, 25/03/10) : Que pensez-vous de la « littérature monde » en français ?
Dominic Thomas, directeur du département d’études françaises et francophones à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA : Le projet d’ouvrir les institutions littéraires paraît essentiel, ainsi que le fait de reconnaître que les écrivains d’expression française ne sont pas tous français. Pour cette raison, les signataires du Manisfeste pour une littérature monde (Le Monde, 19 mars 2007) ont été applaudis. Pourtant, ce texte n’a pas suffisamment poussé l’argumentation sur la marginalisation de ces auteurs. Il ne suffit pas de demander pour eux l’accès au « centre », afin qu’ils aient leur place chez les éditeurs de Saint-Germain-des-Prés. Il faut aussi s’interroger sur les structures en place, à savoir cette « République des lettres » qui a établi ce rapport centre/périphérie. La question ne devrait donc pas être celle de l’intégration/marginalisation, mais la remise en question de ces institutions qui ont créé et entretenu ces hiérarchies.
