
« Nos parents nous ont appris à survivre et nous sommes de très bons survivants. Mais dans le monde d’aujourd’hui il ne faut pas survivre mais vivre. » Je cite de mémoire un extrait du livre de Marianne Rubinstein, C’est maintenant du passé (éditions Verticales), entendu sur France-Culture, dans l’émission Jeux d’épreuves qui donne envie de lire ce livre (récit ? roman ? mémoires collectives recomposées ? récit-document mêlant histoire juive et philosophie japonaise…
En résumé, écrit France-Culture sur son site, « qu’écrire encore sur la Shoah qui ne l’a déjà été ? Peut-être son empreinte sur le présent.
Comprenant que toute trace de l’existence de ses grands-parents paternels n’a pu disparaître, Marianne Rubinstein décide de savoir ce qu’il reste d’eux. Elle exhume de rares documents d’époque conservés dans une « boîte en fer bleue » et finit même par esquisser un arbre généalogique. Mais alors qu’elle fouille dans le passé, sa recherche ne cesse de déborder sur le présent, de « travailler » sa relation avec son père, de renouveler sa perception de la place et des origines.
Récit en forme d’enquête fragmentaire, C’est maintenant du passé récolte les bribes d’une histoire forcément incomplète, ces destins brisés par la Shoah. Et c’est en s’adossant à la tradition littéraire japonaise du haïku que l’auteur parvient à restituer un peu de la vie des siens, pour recueillir la douleur et trouver l’apaisement. »
Cet usage du haïku pour révéler une histoire fragmentaire me renvoit au travail de Dany Laferrière dont L’énigme du retour (récent prix Médicis) est construit sur les pas hésitants et fragiles d’un narrateur de retour en Haïti.
