
Lévi-Strauss pour ce Goncourt qu’il n’a pas eu en 1955 parce que son Tristes tropiques n’était pas un roman, que l’Académie aurait aimé récompenser ;
Lévi-Strauss pour l’incipit de ce même T.T. : « Je hais les voyages et les explorateurs », qu’on aime mais qu’on ne prend pas au pied de la lettre ;
Lévi-Strauss pour sa quête d’une altérité radicale chez les Nambikwara du Brésil ;
Lévi-Strauss parce que nous sommes tristes, écrit Roberto Pompeu de Toledo dans la revue brésilienne Veja :
« Claude Lévi-Strauss, que na última sexta-feira, em Paris, completou 100 anos na glória de ser tido como sábio de uma estirpe que não existe mais, devemos a revelação de que somos tristes.«
Lévi-Strauss pour ce visionnaire de l’abîme des cultures ;
Lévi-Strauss pour avoir découvert un monde fini ;
Lévi-Strauss pour être devenu ce totem de l’anthropologie, une forme de penseur nimbé de haute science ;
Lévi-Strauss pour ne pas occulter la Fin de l’exotisme avec Alban Bensa ;

Lévi-Strauss pour donner une sacrée perspective au travail de Jean Moomou, intellectuel guyanais bushiningué

Lévi-Strauss pour nous faire apprécier une autre altérité radicale, romanesque celle-ci, chez les Papous preneurs d’otages de Stéphane Dovert (Le cannibale et les termites chez Métailié)


Vu ce matin sur le portail suisse Pnyx.com, un hommage surprenant au grand homme : sous la forme d’un sondage !
Merci, Monsieur Lévi-Strauss ! Si je ne pouvais emporter qu’une seule de vos idées …
« On ne peut rien comprendre ou juger que grâce à la mémoire »,
« Je hais les voyages et les explorateurs »,
« L’homme est un être vivant »,
« Pas plus que l’ordre du monde, l’ordre social ne se plie aux exigences de la pensée »
« Seule la musique permet l’union du sensible à l’intelligence »,
« Il ne peut exister un hiatus complet entre la pensée et la vie »,
« L’humanité … /… s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave ».
Pour voir le détail, aller à : http://www.pnyx.com/fr_fr/sondage/403 , avec, pour chacune de ces « idées », un extrait des citations dans leur contexte, permettant d’embrasser la portée de ces réflexions.
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