
Dans Terre-neuvas, Chabouté épuise le lecteur autant que les marins, nous plonge dans la noirceur de cet isolement en haute mer, sur ces bancs de morues près de Terre-Neuve. Son dessin en noir et blanc, marins barbus, mousse bouc-émissaire, cadrages qui tanguent comme la Marie-Jeanne.

» Le terre-neuvas est fruste mais fier… il veut qu’on le commande en homme « dit le doyen des marins, le père Mathu au novice, dont l’apprentissage est un bizutage en règle.
L’album de Chabouté nous fait rouler et tanguer au rythme de la goélette, une histoire de vengeance, meurtres en pleine mer, coincés entre des cases qui vous oppressent comme si vous y étiez.

» Avons quitté le port le 26 février 1913 à la marée du matin à destination des bancs de Terre-Neuve pour une nouvelle campagne de pêche. «
De profil, le capitaine écrit dans sa cabine. On devine un abri temporaire, seul un rai de lumière perce pour éclairer la scène, le reste de cet espace exigu est couvert de noir, encre envahissante dans l’album de Chabouté, Terre-neuvas.
Exposition d’originaux à la galerie Daniel Maghen, à partir du 3 octobre.
